vendredi 04 juillet 2008
Le pouvoir biélorusse bride les médias en ligne
En Biélorussie, le Parlement a adopté une loi qui renforce un peu plus la pression sur les médias. Les journalistes en ligne sont les premiers visés.
Kiev. De notre correspondante
Après avoir mis à genoux la presse traditionnelle, le pouvoir biélorusse, autour du président Alexandre Loukachenko, passe à l'offensive sur le Web. Le Parlement a voté une nouvelle loi sur les médias qui oblige les sites d'information à s'enregistrer auprès des autorités. Pour un grand nombre de médias indépendants, cela équivaut à une disparition pure et simple. Le pouvoir se réserve, en effet, le droit de bloquer un site qui n'aurait pas pu ou voulu s'enregistrer.
Désormais soumis au bon vouloir d'un État connu pour son caractère répressif, les radios, journaux ou télévisions sur Internet constituaient, jusqu'ici, une dernière fenêtre de liberté dans l'horizon médiatique bouché de la Biélorussie. Pour Mikola Markevitch, correspondant pour la radio Razzia, « la répression, qui existait déjà, est aujourd'hui légitimée par la loi ». Razzia, comme beaucoup d'autres radios indépendantes, est hébergée en Pologne et se sert de son site Web pour atteindre son public. Faute de pouvoir bloquer un site étranger, le gouvernement peut refuser le permis à son correspondant à l'intérieur du pays, comme Mikola : « Si jusqu'ici, une accréditation était seulement requise, travailler sans autorisation va devenir illégal. Et les conditions d'accréditation sont laissées à l'évaluation du pouvoir... On ne sait pas vraiment à quelle sauce Loukachenko va nous manger », se désespère le journaliste.
Cette nouvelle loi n'est que la mise en pratique du discours de plus en plus agressif du président Loukachenko vis-à-vis des médias en ligne. Il avait déjà, en 2007, annoncé une grande réforme du Net, comparé à un « égout à information ».
Mathilde GOANEC.
ouest france