vendredi 3 octobre 2008


Lettre Ouverte à M. Didier Tourancheau
Président du collège employeurs de l’audiovisuel public AESPA



Paris, le 2 octobre 2008



Monsieur le Président,



A l’heure où se profilent des changements importants dans la gestion et l’organisation de l’audiovisuel public, beaucoup de salariés s’interrogent sur le devenir de leurs conventions collectives.

Nombre d’entre eux redoutent en effet une remise en cause de leur statut à travers une restructuration du cadre économique, administratif et juridique actuel. Ces inquiétudes sont légitimes. Voilà pourquoi nous nous tournons vers vous afin d’obtenir des garanties à ce sujet en vous demandant de répondre à trois questions précises :

- Est-il dans l’intention du collège employeurs d’en finir avec les conventions collectives existantes ? Y a-t-il une volonté de les faire éclater ?

- Y a-t-il une volonté de remettre en cause les accords d’entreprise ?

- Si tel est le cas, avez-vous pris la mesure des conséquences qui en résulteraient d’une part pour la qualité de nos antennes, d’autre part pour le statut des salariés PTA et Journalistes de Radio France, ainsi que pour les autres personnels ?

Il va de soi que, si de telles intentions étaient confirmées, notre organisation s’y opposera et appuiera toutes les forces qui s’y opposeront.

Merci de bien vouloir nous éclairer dans les meilleurs délais sur ce point qui focalise toute l’attention des personnels. Vous comprendrez qu’un silence persistant ne ferait qu’alimenter des craintes déjà bien installées.

Dans l’attente de votre réponse, nous vous prions de croire, Monsieur le Président, à l’assurance de nos salutations les meilleures.



Alain Neau Jean-Marc Chardon
Délégué syndical central Représentant syndical
SNPCA-CGC Radio France SPC-CGC Journalistes



Copie : M. Jean-Paul Cluzel, Président de Radio France ;
Syndicats : CFTC ; CFDT ; CGT ; FO ; SNJ ; SUD

jeudi 2 octobre 2008

OUVERTURE DES ETATS GENERAUX DE LA PRESSE



Voici l'intégralité du discours de Nicolas sarkozy .Nous attendons vos commentaires.



DISCOURS DE M. LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE
Ouverture des Etats Généraux de la Presse Écrite
Palais de l’Élysée – Jeudi 2 octobre 2008Madame la Ministre,


Mesdames et Messieurs les parlementaires,
Mesdames et Messieurs les présidents, directeurs, représentants d’organisations professionnelles, de groupes de presse, de publications,
Mesdames et Messieurs les professionnels de la presse et des médias,
Mesdames et Messieurs les journalistes,
Mesdames, Messieurs,
Je suis heureux de vous accueillir au Palais de l’Élysée pour l’ouverture des Etats généraux de la presse écrite dont j’ai annoncé l’organisation avant les vacances d’été.
Depuis cette annonce, la plupart d’entre vous avez manifesté votre intérêt pour cette démarche et votre souhait d’y être associés.
La vérité, c’est que vous tous ici présents, journalistes, patrons de presse, imprimeurs, dépositaires, diffuseurs, vous attendiez ces Etats généraux, vous les réclamiez même, depuis longtemps. Chacun d’entre vous savait que c’était nécessaire, que c’était urgent, chacun d’entre vous avait bien conscience que le statu quo ne pouvait plus durer, que la crise s’aggravait d’année en année, cette crise qui est à la fois une crise structurelle, avec la révolution numérique, mais aussi et tout le monde le sait, une crise bien française : coûts d’impression et de diffusion élevés, faiblesse du réseau de distribution, manque d’assise financière des entreprises de presse, perte de confiance entre les journalistes et les lecteurs…
Le Chef de l’Etat, garant des institutions, se doit de veiller à ce que la presse dispose des conditions de son existence et de son développement.
La presse fait partie de l’équilibre des pouvoirs. Ce qui est mauvais pour elle, est mauvais pour la démocratie. La presse est un produit économique, elle obéit à la loi de l’offre et de la demande, elle doit être rentable. C’est encore le meilleur moyen pour elle d’être indépendante. Mais la presse n’est pas et ne sera jamais un produit comme un autre. Pour ce motif, elle ne peut être laissée aux seules forces du marché.
Au lendemain du scellement d’une loi constitutionnelle placée sous le signe d’une République exemplaire, notre pays poursuit donc sa marche vers une démocratie plus adulte, plus équilibrée, en réfléchissant au rôle que joue la presse dans une démocratie irréprochable, et en se donnant les moyens de le conforter.
***
Les difficultés de votre secteur sont multiples, complexes, sensibles. Elles s’étendent, à des degrés certes divers, de nos grands quotidiens nationaux et régionaux à la presse magazine et spécialisée, dela presse papier à la presse numérique. Leur complexité résulte d’un enchevêtrement de problèmes accumulés au cours du temps et jamais réellement traités. Internet, les gratuits aggravent les problèmes. Ils ne les ont pas créés.
La crise financière pourrait nous inciter à reporter une fois de plus le changement. Je crois au contraire que, plus que jamais, elle le justifie.
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A plus d’un titre, l’Etat est dans son rôle en proposant et en organisant ces Etats généraux.
Chaque année, il consacre près d’1 milliard d’euros à la presse, environ 10% de son chiffre d’affaires.
Acteur majeur du dispositif, l’Etat doit être le premier à s’interroger, avec vous, sur l’efficacité de ces aides publiques.
Au sortir de la seconde guerre mondiale, l’Etat a également directement fixé les règles qui régissent la presse encore aujourd’hui. A l’époque, il l’a fait pour des motifs légitimes : le partage de la rareté du papier, des imprimeries et du transport, la disponibilité des rotatives, le pluralisme, la libre communication des idées tout comme la déontologie de l’information. Il a eu raison de le faire.
Mais l’environnement économique et sociétal de la presse a complètement changé. Il appartient dès lors à l’Etat de vérifier que les règles qu’il a créées atteignent encore le but qu’elles s’étaient fixées. Tel n’est pas le cas. Le dispositif de l’après-guerre, inspiré de l’idéal de la Résistance, devait favorise rune presse quotidienne d’information générale et politique florissante, indépendante et diversifiée. Or, jamais la presse quotidienne et généraliste ne s’est aussi mal portée qu’aujourd’hui.
Notre responsabilité, c’est bien sûr d’assurer les conditions nécessaires à l’existence d’une presse libre, indépendante, et pluraliste. La loi constitutionnelle du 23 juillet 2008 est venue nous le rappeler récemment.
Notre responsabilité, c’est aussi de veiller à la bonne santé économique d’un secteur qui fait vivre des dizaines de milliers de personnes, des centaines de PME, et qui contribue au bien-être de tous.
C’est pourquoi l’Etat fera ce qu’il a à faire. Il prendra ses responsabilités.
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Pour autant, chacun le sait bien ici, l’avenir de la presse relève en grande partie de votre responsabilité. Vos difficultés ne trouveront aucune solution si vous restez divisés, comme si souvent par le passé, au lieu de vous unir pour créer ensemble les conditions du changement.
C’est pourquoi, je ne veux en aucun cas que l’Etat décide à votre place, choisisse à la place de vos entreprises de presse. Il ne le pourrait d’ailleurs pas. Au contraire, j’ai souhaité que des Etats généraux associent l’ensemble des acteurs concernés dans une volonté commune de partager un diagnostic et de dégager des solutions. Je me réjouis de voir que c’est bien ainsi qu’ils ont été accueillis.
Dégager des solutions, c’est le but ultime des Etats généraux. Il ne s’agit pas seulement de faire remonter des doléances, même si cela a son importance. Il ne s’agit pas de rédiger un énième rapport sur le sujet, même si de très bons ont été écrits par le passé. Il s’agit de se mettre d’accord sur un certain nombre de changements à mettre en œuvre pour que la presse écrite française sorte des difficultés inacceptables qui sont les siennes depuis 30 ans et qui ne feront que s’aggraver si l’on ne fait rien.
Aujourd’hui, vous l’aurez compris, je veux vous tenir un langage de vérité. Car je pense que c’est faute d’avoir osé affronter la vérité que votre secteur est en crise.
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Bien sûr, il ne faut pas caricaturer la situation de la presse française. Les Français sont parmi les premiers lecteurs de magazine au monde. La presse quotidienne régionale et départementale a su préserver l’attachement de ses lecteurs grâce à une information de qualité, de proximité, et une distribution appropriée. Les sites d’information sur Internet sont parmi les plus consultés, traduisant une demande vive d’information et soulignant le rôle structurant des « marques » dans l’univers de la communication numérique.
De même, il ne faut pas sous-estimer les difficultés de la presse écrite dans les autres démocraties occidentales. Nous ne sommes pas les seuls, même si nous sommes parmi les plus gravement atteints.
Partout, dans le monde développé, la presse écrite est confrontée au triple impact de la révolution numérique : la culture de l’instantané, la culture de la gratuité, la transformation du marché publicitaire. Partout, la presse payante imprimée doit justifier sa raison d’être face à l’offre numérique exhaustive, mondiale, immédiatement accessible et en grande partie gratuite. Partout, les journalistes s’interrogent sur l’avenir de leur métier, sur le rôle de leur profession. De moins en moins collecteurs de l’information, ils se demandent, à l’heure des blogs et des sites participatifs, comment convaincre leurs lecteurs que leur médiation est encore utile, est encore nécessaire.
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Je tiens également à ce que le rôle des uns et des autres dans l’évolution de notre presse écrite depuis
30 ans ne soit pas contrefait ou stigmatisé : vilipender le Syndicat du Livre pour mieux passer sous silence la responsabilité des éditeurs est tellement habituel ; vitupérer contre les droits d’auteur des journalistes pour mieux jeter le voile sur les retards d’investissement dans le web est tellement fréquent ; critiquer les contenus et les choix éditoriaux pour ne pas parler de la fabrication ou de la distribution est tellement classique.
Les Etats généraux ne sauraient être ceux de l’invective, ni d’une vision univoque des problèmes. Ils doivent être ceux de la recherche – de bonne foi – de solutions communes. Les questions qu’ils ont à résoudre sont suffisamment sensibles et complexes pour qu’elles ne soient pas traitées dans l’excès, l’approximation, la caricature.
Sur ce sujet comme sur d’autres, nous ne partons pas d’une page blanche. En matière de presse, plus que dans bien d’autres secteurs, il serait illusoire de dire que l’histoire ne compte pas. Cette histoire, l’histoire particulière de chacun de vos groupes, de chacun de vos titres, nous voulons d’ailleurs qu’elles continuent. Vos cultures, vos traditions journalistiques, nous voulons qu’elles vivent. C’est pour cela qu’aux côtés des grands groupes, il faut préserver les conditions d’une presse autonome issue d’histoires collectives, individuelles ou familiales, qui font de votre secteur un patchwork d’aventures personnelles, de citoyens passionnés, de personnalités engagées.

Cela étant, fuir l’excès, la caricature, la simplification, sur lesquels on ne construit rien, ne saurait nous conduire à nous voiler une nouvelle fois la face devant l’étendue de la crise de la presse française. Baisse de la diffusion, baisse des recettes publicitaires, effondrement du marché des annonces, la presse ne peut faire face parallèlement aux 35 heures, à la hausse des salaires, à celle des matières premières. Attiré par Internet et par les gratuits, ou déçu par les contenus, le lectorat s’effrite et vieillit.
Quant à la presse numérique, elle ne constitue pas, pour le moment en tout cas, un modèle alternatif rentable. Comment le pourrait-elle alors qu’elle est gratuite pour le lecteur, beaucoup moins chère pour l’annonceur, et soumise à une concurrence sans limites ?
Au-delà de l’impasse économique, bien réelle pour beaucoup d’entre vous, c’est le modèle de l’écrit qui est en cause. Nous ne pouvons y être indifférents tant le rôle de l’écrit est nécessaire à la formation des consciences et à la structuration du débat public. Lire régulièrement un quotidien ou un magazine d’information générale et politique, c’est se mettre en situation de recevoir une information générale sur l’état de la société et du monde. C’est une démarche fort différente de celle qui consiste à chercher de l’information sur Internet au gré de ses envies, de ses besoins, de ses centres d’intérêt.
Nous devons préserver et faire vivre ce désir d’information générale, cette éducation citoyenne au long cours. C’est à vous de le faire en travaillant sur les contenus. C’est à nous de vous y aider en créant les conditions d’un modèle économique qui vous permette d’en vivre.
Ce qui a fait et fera toujours la presse, ce qui lui donne et lui donnera toujours son indépendance, ce qui fait qu’elle a des investisseurs, qu’elle est respectée, qu’elle participe au débat démocratique, c’est qu’elle est lue.
Pour cela, elle a besoin d’investir : investir dans des lectorats, investir dans des projets éditoriaux, investir dans des réseaux et des modes de distribution, investir dans des sites numériques, investir dans des rédactions solides, capables de pourvoir aux besoins d’une information d’analyse et d’investigation, vérifiée, hiérarchisée, courageuse et libre.
Or la ligne de plus grande pente de la presse, plus particulièrement celle de la presse d’information politique et générale, la ligne qu’il nous faut combattre, qu’il nous faut redresser, c’est la paupérisation. Paupérisation des contenus quand moins de 20% des prix de vente leur sont consacrés.
Paupérisation des rédactions quand des plans sociaux assèchent les journaux de leur raison d’être, le journalisme. Paupérisation des réseaux avec la disparition d’un trop grand nombre de correspondants étrangers. Paupérisation de la profession avec des journalistes mal payés, mal outillés, précarisés.
Paupérisation des entreprises de presse avec insuffisamment de fonds propres pour investir, innover, préparer l’avenir.





L’enjeu central des Etats généraux, c’est de mettre fin à ce cercle vicieux qui contraint la presse à s’épuiser dans une course en avant, pour survivre à des chocs extérieurs de coûts, de concurrence, de changements sociétaux dont elle n’a pas la maîtrise ou dont elle a perdu le contrôle.
***
Ma conviction est qu’il n’y a pas de fatalité.
Pas de fatalité à ce que les coûts d’impression et de diffusion de la presse soient parmi les plus élevés du monde, et nos journaux parmi les plus chers.
Pas de fatalité à ce que notre presse soit la moins bien distribuée et à ce que les quotidiens arrivent chez les lecteurs quand ceux-ci sont déjà au travail.
Pas de fatalité à ce qu’il soit impensable de créer en France de nouveaux quotidiens, même si j’ai noté, comme vous tous, de récentes annonces en la matière. Voilà la première atteinte au pluralisme et à la libre communication des idées et des opinions.
Pas de fatalité à la baisse de la diffusion, alors que la diffusion augmente en Italie, en Suède, au Danemark, tout comme celle des gratuits, du Parisien - Aujourd’hui en France, des Echos, ou encore de La Croix. La réalité, c’est qu’il existe encore une demande lorsque l’offre répond aux attentes et qu’elle est bien distribuée.
Pas de fatalité à la sous-capitalisation des groupes de presse, pour peu qu’un journal soit une activité rentable. Pas de fatalité à la faiblesse de la présence française parmi les groupes multimédias mondiaux, pour peu de permettre d’abord à des groupes français de se constituer en France. Qu’il soit sur papier ou sur Internet, je crois dans l’avenir de l’écrit car, plus que jamais dans le monde complexe qui est le nôtre, je crois dans la nécessité de l’analyse et de l’investigation.
Je crois dans l’avenir de la presse payante car je crois dans la valeur de l’information vérifiée,analysée, triée, hiérarchisée. Je n’oppose pas la presse gratuite et la presse payante. Si la presse gratuite a des annonceurs, c’est qu’elle a un public. Et si elle a un public, c’est qu’elle répond à un besoin. Mais je ne crois pas qu’il arrivera un jour où plus personne ne sera prêt à payer pour de l’analyse et de l’investigation. Je ne crois pas qu’il arrivera un jour où plus personne ne sera d’accord pour acheter chaque matin un journal, parce qu’en plus de l’info, on achète une culture, une histoire, une maquette, des références, des habitudes, des auteurs, des choix éditoriaux et plus que tout, peut être,une vision, des engagements, des audaces, un talent.
C’est une folie de croire que la publicité financera un jour toute l’information : la gratuité, c’est une vue de l’esprit et la mort de la presse écrite.
Je crois enfin dans l’avenir du papier. Je sais bien que les jeunes générations grandissent dans et avec l’univers numérique. Je sais que des expériences sont en cours pour mettre au point des lecteurs de journaux numériques, à mi-chemin entre l’ordinateur et le téléphone portable, qui concilient le confort du papier et l’accessibilité du numérique. Ce « papier électronique » constitue d’ailleurs un créneau prometteur de nouvelles et vraies recettes pour la presse, à la différence d’Internet qui peine à imposer un modèle payant.
Mais je ne crois pas dans le basculement brutal, irrémédiable, et encore moins total de la presse imprimée vers l’univers numérique. Je crois plutôt dans leur complémentarité.
Ce qui est sûr, c’est que face aux incertitudes de l’avenir, face à l’impossibilité de prédire l’évolution des habitudes de lecture, le rôle de la puissance publique est de créer les conditions pour que votre environnement professionnel soit sain ; pour que vos équilibres économiques soient préservés ; pour que vous puissiez saisir toutes les opportunités d’une société plus que jamais avide de savoir, de culture et d’information ; pour que votre activité puisse en permanence s’adapter sans contrainte et sans frein ; pour que l’innovation soit possible et encouragée.
L’essentiel n’est pas de protéger le support, il est de protéger « la marque ». Il n’est pas de protéger le papier, il est de protéger l’écrit.




Je veux le dire avec clarté : les aides à la presse font naturellement partie du champ de réflexion des Etats généraux. Avec l’ensemble des professionnels, l’Etat doit s’interroger sur leurs objectifs et leur efficacité ; il doit réfléchir à la question du saupoudrage et se demander si les aides vont bien où elles doivent aller.
Mais, si l’Etat est prêt à prendre ses responsabilités pour mieux aider la presse dans ses mutations, la sortie des Etas généraux ne saurait se limiter à une réallocation ou à une augmentation des aides sans aucun changement d’ordre structurel. La presse a besoin d’aides, c’est un fait. Mais elle a aussi besoin d’un contexte économique clarifié. Faute de quoi nous apporterions les mêmes solutions aux mêmes questions.

Pour organiser les travaux, j’ai demandé à quatre personnalités respectées, indépendantes, ayant toutes une grande expérience du monde de la presse, de bien vouloir présider quatre pôles de débats et de propositions, quatre groupes de travail, qui formeront ensemble les Etats généraux de la presse.
Bruno Frappat, grand journaliste et éditorialiste, passé par le Dauphiné Libéré, Le Monde et La Croix,et actuellement président du groupe Bayard, présidera le groupe de travail chargé de réfléchir à l’avenir des métiers du journalisme.
Je crois déterminant de consacrer tout un champ de la réflexion à cette question et au rôle de l’écrit dans la société à venir. Car la crise de la presse est d’abord une crise du journalisme.
Ce groupe sera chargé de réfléchir, notamment, à la formation initiale et continue, à la responsabilité, aux droits et devoirs des rédactions, à la confiance des lecteurs, au statut et à la déontologie des journalistes, à leur rémunération et à leurs droits d’auteurs.
Je veux le dire clairement là aussi : à l’époque où il était si facile de flatter les jeunes en fermant les yeux sur le téléchargement illégal, je me suis battu pour défendre le droit d’auteur des artistes et des producteurs. Aujourd’hui je me battrai pour affirmer que le droit d’auteur est un principe essentiel,mais qu’il est irréel qu’au sein d’un même titre, on ne puisse éditer le même article sur plusieurs supports sans devoir le payer plusieurs fois.
Et puis je veux dire à la presse qu’elle doit réfléchir à certaines de ses pratiques. Outreau, l’affaire Baudis, ce sont des réalités. Vous avez tout à gagner en osant en parler.
Je remercie Bruno Frappat d’avoir accepté de prendre en charge cette réflexion sensible. Je sais que les journalistes, dans leur diversité, mais aussi face aux interrogations majeures que leur pose l’avenir de leur métier, lui font confiance pour créer une dynamique d’espoir, d’honnêteté, de liberté et de responsabilité.
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Arnaud de Puyfontaine, ancien directeur délégué au Figaro, devenu par la suite président d’Emap et de Mondadori France, et ancien président de l’association pour la promotion de la presse magazine(APPM), présidera un pôle dédié au processus industriel de la presse.
Oui, la presse écrite est une industrie. Imprimer, transporter, distribuer, prospecter, la presse écrite est une logistique extrêmement sophistiquée au service d’un produit extrêmement fragile et périssable : le journal.
Ce chantier est d’autant plus capital qu’il est le lieu de tous les fatalismes, fatalisme de l’impression, fatalisme de la distribution, alors que des progrès concrets peuvent être obtenus pour peu qu’ils soient décidés.
Comme beaucoup d’entre vous, je pense que la distribution est le premier problème de la presse papier. A l’heure où le marketing est devenu si important, il est quand même singulier que la pressesoit aussi mal vendue ! Que le métier de vendeur de journaux soit parmi les plus ingrats et les moins bien rémunérés ! Qu’un diffuseur passe davantage de temps à déplacer des invendus qu’à connaître sa clientèle et améliorer son offre ! Que trouver un journal le samedi, le dimanche ou en vacances, chez un buraliste ou dans un supermarché, relève de l’exploit ! Et qu’à l’étranger, la presse française soit introuvable !




Je m’interroge sur la portée de l’article 1er de la loi Bichet, selon lequel « la diffusion de la presse imprimée et libre », quand cette loi n’offre en réalité aucune flexibilité ?
Il ne s’agit pas de jeter le bébé avec l’eau du bain, d’oublier que la mutualisation de la distribution permet d’en réduire les coûts et d’assurer une diffusion pluraliste de la presse. Il s’agit de prendre la mesure des archaïsmes de notre système et des inconvénients dramatiques qui en résultent.
Les NMPP ont entrepris un plan de modernisation permettant d’augmenter le nombre de diffuseurs et d’améliorer l’attractivité du métier. Je connais la sensibilité des négociations en cours. Mais nous devons aller plus vite, plus loin, plus fort.
De même, la distribution de la presse par la Poste a fait l’objet récemment de nouvelles négociations.
Je sais l’importance des efforts consentis de la part de tous les acteurs. Mais il faut développer fortement le portage, qui constitue une piste prioritaire pour la distribution de la presse quotidienne et une importante source d’emplois. Les quotidiens régionaux ont très largement montré l’exemple.
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Le numérique suscite beaucoup d’espoir. Il est une presse nouvelle à inventer et offre tant
d’opportunités à saisir.
Mais le numérique présente aussi beaucoup de menaces : la fragmentation et l’évolution des usages, la pression de la gratuité, le respect incertain de la propriété intellectuelle, le risque de relâchement de la qualité de l’information, la mutation du marché publicitaire qui se porte en priorité, et dans les proportions très élevées, sur quelques sites mondialement connus, mais jamais français.
La presse numérique n’a pas encore trouvé son modèle économique, c’est un fait. Elle est pourtant une ligne d’horizon pour une bonne partie de la presse. Cet enjeu majeur sera traité par Bruno Patino, nouveau directeur de France Culture et ancien vice-président du directoire du groupe Le Monde, ancien président du Monde Interactif et de Télérama, dont la réflexion sur ce sujet est visionnaire et reconnue.
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Enfin, François Dufour, journaliste, rédacteur en chef de trois quotidiens pour enfants, co-fondateur du groupe Play Bac, qui a su créer et développer des concepts nouveaux sur support papier, et qui représente la presse quotidienne nationale à l’Association mondiale des journaux, sera chargé de traiter les questions relatives aux rapports entre la presse et la société.
Quel est le rôle de la presse dans une démocratie contemporaine et comment le conforter ? Quelles sont les attentes du lectorat et comment retrouver sa confiance ? Comment moderniser l’offre éditoriale ? Comment ramener les jeunes vers la lecture des quotidiens ? Comment garantir le pluralisme, l’indépendance, la coexistence d’entreprises de presse de toutes tailles ? Quels sont les obstacles à la constitution de grands groupes français de presse et multimédia ?
L’industrie des médias, la culture, la création, seront parmi les plus grands facteurs de richesse et d’emploi dans les années à venir. Il n’y a aucune raison que des groupes étrangers viennent investir chez nous et qu’aucun groupe français, ou si peu, n’investisse en France, ni à l’étranger.
Cette question n’est pas taboue, pas plus que ne l’est celle de la concentration croissante de la presse régionale, ni celle des droits et devoirs des rédactions. Elle n’est pas dissociable, et pas davantage incompatible avec celle de la protection du pluralisme et de la presse d’opinion, dans un contexte où le nombre de supports s’est considérablement développé.
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Avec ces quatre personnalités, les Etats généraux sont entre de bonnes mains, j’en suis certain. Je ne peux que les remercier, et ceux qui viendront les aider, d’avoir accepté ma proposition. Ils se réuniront fréquemment dans le cadre d’un comité de pilotage dont la coordination sera assurée par Bernard Spitz, mon cabinet, la ministre de la culture et la direction du développement des médias.
J’ai demandé à ces quatre personnalités de procéder à de très larges consultations et de constituer des groupes de travail représentatifs de l’ensemble de la profession. Ils me feront à cet effet des propositions dans les prochains jours, qui tiendront compte de vos suggestions.
Un site Internet, relayé je l’espère par vos propres sites, ainsi que des journées publiques de débat sont prévus.
Je souhaite que les lecteurs, les consommateurs, les citoyens soient associés aux Etats généraux. Il ne s’agit pas pour la presse de ne parler qu’aux professionnels de la presse.
De même, j’ai proposé que les écoles de journalisme qui le souhaiteraient, en lien, le cas échéant, avec des écoles de gestion, participent aux travaux et je les remercie pour l’accueil favorable qu’elles ont réservé à cette proposition.
Enfin, il me paraît essentiel de nous documenter sur le secteur de la presse dans les pays qui nous sont comparables, d’apprendre de leurs succès, comme de leurs échecs, en gardant bien sûr notre lucidité sur les spécificités de notre système et notre liberté de pouvoir les préserver.
Les Etats généraux de la presse ne doivent pas être un simulacre de concertation. Face à l’ampleur des enjeux, je crois en la force de la discussion. J’écouterai et je tiendrai compte de ce qui sera dit. Mon exigence est que les sujets difficiles ne soient pas, une fois encore, esquivés.
Nous n’avons pas le droit d’échouer. Tous les sujets sont sur la table, les plus techniques – les aides de l’Etat, les annonces judiciaires et légales, le régime du mécénat, le partage de la valeur dans la chaîne de distribution, le portage – comme les plus sensibles l’indépendance, le pluralisme, la crédibilité, la loi Bichet, l’avenir des ouvriers du Livre…
Je souhaite qu’une discussion franche aboutisse à des décisions ambitieuses, qui ne se résument pas au plus petit dénominateur commun, qui ne pourrait être que celui des aides de l’Etat. Mon objectif, je le redis, est que nous dégagions des solutions partagées. Pour cela, chacun doit s’engager.
Ce n’est pas seulement l’avenir des éditeurs qui est en cause. C’est celui de toute la profession, les journalistes, les imprimeurs, les rotativistes, les dépositaires, les diffuseurs…
D’ici deux mois, nous ferons un premier bilan d’avancement du processus. Mon souhait est de pouvoir alors rapidement, avec vous, engager les réformes nécessaires, législatives, réglementaires, fiscales et financières annonciatrices d’espoir et de changement.
J’en appelle à la responsabilité de chacun d’entre vous. J’en appelle à votre amour du métier, à votre amour de la presse, à votre amour de la démocratie. La presse doit réussir son adaptation au monde du XXIème siècle. Nous devons être, nous serons, à la hauteur de ce défi. J’en suis persuadé.

dimanche 28 septembre 2008

ETATS GENERAUX DE LA PRESSE

Les Etats Généraux de la Presse ,que la CGC a été le premier syndicat à demander en Septembre 2007, seront ouverts officiellement à l'Elysée,le 2 Octobre à 11h00 par le Président de la République.
Gageons qu'ils soient fructueux .

jeudi 25 septembre 2008

lettre ouverte à Danièle Giazzi


Respect de la diversité et du pluralisme syndical : lettre ouverte du SPC.CFE-CGC,SJ-CFTC et SJ-FO à Danièle GIAZZI



Paris, le 25 septembre 2008

Lettre ouverte à Madame Danièle Giazzi
Secrétaire nationale de l’UMP

Madame,

Nous avons pris connaissance de votre rapport concernant le développement du numérique dans les entreprises de média et les propositions d’accompagnement destinées à faciliter cette mutation. Votre rapport pose la question de la régulation juridique et économique d’un vaste secteur, conjointement à l’offre de programmes et à la diversité de l’information. Votre étude nous a donc interpellés.

En revanche, nous sommes surpris par l’absence d’audition de plusieurs représentants de syndicats salariés qui participent pourtant à des «courants d’expression socio-culturels » relevant du pluralisme nécessaire.

Sur les 83 personnes auditionnées en effet, on trouve parmi les personnels salariés journalistes ou apparentés: 7 représentants SNJ, 2 CFDT, 1 SNJ/CGT, 1 Filpac / CGT, et 2 représentants associatifs.

En tant que représentants CGC, FO et CFTC, nos analyses et prises de position ne participent-telles pas de la diversité de la presse, et donc du pluralisme que vous affirmez vouloir défendre ?

Nous ne pouvons accepter une telle présentation qui méconnaît la réalité des choses et le combat de nos organisations syndicales, soucieuses de promouvoir une vraie diversité dans les médias. En outre, vous n'ignorez pas que la Loi du 4 mai 2004 sur la formation professionnelle a rendu obligatoire la création d'observatoires prospectifs des métiers et des qualifications au sein des organismes paritaires collecteurs agréés (Opca) de la presse (Médiafor) et de l'audiovisuel (Afdass) au sein desquels des représentants des syndicats d'employeurs et de salariés travaillent en concertation et avec une légitime représentativité sur ces sujets.

Voilà pourquoi nous vous demandons un rendez-vous afin de compléter votre information sur un sujet particulièrement sensible puisqu’il touche à l’avenir de la presse tous médias confondus.

Dans l’attente de votre réponse, nous vous prions de croire, Madame la secrétaire nationale,
à nos salutations distinguées.


Agnès Hillemand Benoît Moyen Gilles Pouzin
Présidente SPC-CGC Secrétaire général SJ-FO Secrétaire général SJ-CFTC

Copie : Monsieur Nicolas Sarkozy, Président de la République, Palais de l’Elysée 55, rue du Faubourg-Saint-Honoré 75008 Paris.
Madame Christine Albanel, Ministre de la Culture et de la Communication.
Madame Emmanuelle Mignon, Conseillère auprès du Président de la République

bruit de couloirs:4 personnalités nommées sous peu par Emmanuelle Mignon pour les Etats généraux de la presse



Quatre personnalités incontestables devraient être nommées sous peu par Emmanuelle Mignon pour conduire les travaux des Etats généraux de la presse:

Arnaud de Puyfontaine, ancien président d'Emap et de Mondadori France et ancien président de l'Association pour la promotion de la presse magazine (APPM), pour les aspects économiques et industriels de la presse.
Bruno Patino, nouveau directeur général de France Culture et ancien vice-président du directoire du groupe Le Monde, ex-président du Monde Interactif et de Télérama, pour le numérique.
Bruno Frappat, président du directoire du groupe Bayard Presse, pour les métiers du journalisme.
François Dufour, fondateur du groupe Play Bac Presse qui édite les journaux pour enfants Le Petit Quotidien, Mon Quotidien et L'Actu, pour les aspects presse et société.

mercredi 24 septembre 2008

Francetélévisions:l'UMP réclame un audit indépendant

l'UMP réclame un audit indépendant pour Francetélévisions
Nous reproduisons ici le communiqué qui nous est parvenu ce matin

Service de presse de l'UMP
Paris, le 24 septembre 2008


COMMUNIQUÉ DE PRESSE


France Télévisions renonce à ses tarifs « Horizon » et revient à un mode de tarification en adéquation avec les usages et demandes du marché. Ce mode de tarification aujourd’hui abandonné est la cause principale de la baisse des revenus publicitaires de France télévisions qui sera sans doute supérieure à 20% en 2008.
Dès la première semaine de janvier 2008, et avant même l’annonce de l’arrêt de la publicité par le Président de la République, cette baisse de 20% était constatée (source TNS/YACAST), et la suite de l’exercice 2008 n’a fait que confirmer cette réalité. Ce choix stratégique fait par France Télévisions a contraint l’Etat à combler financièrement ce manque avant même que les modalités de la réforme ne soient finalisées et que ne soit débutée sa mise en œuvre.
Le gouvernent prépare un plan de sauvetage financier du service public, et au-delà, souhaite lui apporter les moyens qui lui permettront, dans un paysage audiovisuel en pleine mutation, de garantir au travers d’une grille de programmes innovante, la diversité de la création et de l’information.
Pour mener à bien cette mission, j’appelle de mes vœux le déclenchement par la direction de l'entreprise d’un audit indépendant de France Télévisions. Alors que la volonté est de faire une société unique, cet audit aidera à la décision. Il sera aussi l'assurance que les nouveaux financements permettent de sanctuariser la création, gage de la diversité, et l'information, gage du pluralisme. Ce n’est, que confronté à des éléments chiffrés et à des analyses objectives, réalisés par un tiers qui disposera du recul nécessaire, qu’il sera possible d'arbitrer les bonnes décisions pour réaliser cette indispensable mutation au plus grand bénéfice des téléspectateurs.

Frédéric LEFEBVRE
Porte-parole
Secrétaire national à l'économie

mardi 23 septembre 2008

Francetélévisions ne veut pas fâcher le Chef de l'Etat!!!!

Francetélévisions tenterait de ne pas froisser le Président de la République:nouveau!

Le CRAN, le Conseil représentatif des associations noires, a décidé de ne pas décerner de prix littéraires lors des Trophées des Arts afro-caribéens qui seront décernés ce mardi 23 septembre. A l’origine de la décision : la pression des organisateurs de l’événement pour exclure de la sélection un livre intitulé L’Afrique répond à Sarkozy : contre le discours de Dakar, de Boubacar Boris Diop (éditions Philippe Rey). Le Cran affirme que France Télévision qui doit retransmettre la remise des prix début octobre s’est opposé à ce qu’un ouvrage ouvertement anti-Sarko puisse être primé, sous peine de non-diffusion. Étonnant, non ?

info Bakchich-23/09/2008

LE SYNDICAT DU LIVRE :UNE VERRUE ,SELON ALAIN MINC

Alain Minc : le syndicat du Livre, "la verrue" de la presse

Le syndicat du Livre est "la verrue qui explique l'état calamiteux" de la presse, a affirmé mardi Alain Minc, ancien président du Conseil de surveillance du Monde, qui souhaite que les états généraux de la presse aident à "mettre à bas" son monopole.Les états généraux de la presse sont "une bonne chose si ça peut contribuer à aider les titres qui ont des problèmes de diffusion, aider à mettre à bas le monopole du syndicat du Livre qui a été la verrue qui explique l'état calamiteux
où est la presse française depuis 40 ans", a déclaré Alain Minc sur France Inter. "Il faudra bien faire un jour avec le syndicat du Livre ce qu'un excellent secrétaire d'Etat à la Marine socialiste, M. Le Drian, a fait aux dockers: on a racheté leurs privilèges et on a eu à nouveau des ports", a-t-il ajouté. Alain Minc, qui a quitté le groupe Le Monde en février, a assuré que les états généraux de la presse, annoncés par le président de la République et qui doivent démarrer en octobre, n'étaient "pas spécialement" une de ses idées.
Le Syndicat général du livre et de la communication écrite CGT (SGLCE-CGT) aux sein des NMPP multiplie depuis plusieurs mois les actions et les grèves contre un plan de la direction, baptisé "Défi 2010". Il a empêché la parution de la plupart des quotidiens nationaux mardi dernier.
AFP ctx/ber/phi

lundi 22 septembre 2008

AUDIOVISUEL:NOUVEAU DELAI POUR LE PROJET DE LOI

Projet de loi sur l'audiovisuel: examen en conseil des ministres repoussé

L'examen en conseil des ministres du projet de loi sur l'audiovisuel public, prévu pour le 8 octobre, a été repoussé, a-t-on appris lundi auprès du ministère de la Culture et de la Communication.
"On est plutôt aujourd'hui sur la date du 15 (octobre, NDLR) mais rien n'est figé dans le marbre", a-t-on indiqué, rappelant que l'ordre du jour d'un conseil des ministres était en général connu la veille. "Le texte de loi doit être complété, il y a des petites retouches à faire sur la forme", a-t-on précisé au ministère. Interrogé sur l'avenir de Patrick de Carolis à la tête de France Télévisions, le ministère a répondu que "sur le fond, le texte prévoit que l'ensemble des administrateurs resteront à leur poste jusqu'à la fin de leur mandat".Le texte doit d'abord être transmis, concomitamment, au Conseil d'Etat et au Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), et cela devrait avoir lieu cette
semaine, selon le ministère. Le Conseil d'Etat doit attendre que le CSA rende son avis pour donner le sien. Il faut en général compter trois semaines entre l'envoi du texte au Conseil d'Etat et son examen en conseil des ministres.
AFP le 22 /09/08 fmp/da/cb

samedi 20 septembre 2008

La presse écrite,les Etats Généraux:interview de Christine Albanel

«L'avenir de la presse écrite n'est pas au statu quo»

Propos recueillis parMarie-Laetitia Bonavita
19/09/2008 | Mise à jour : 20:49 |

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Christine Albanel : «Les pouvoirs publics sont les garants du pluralisme de l'information.»
Christine Albanel : «Les pouvoirs publics sont les garants du pluralisme de l'information.» Crédits photo : Le Figaro

INTERVIEW - Christine Albanel, la ministre de la Culture et de la Communication, revient sur les enjeux du «Grenelle de la presse» annoncé par Nicolas Sarkozy.

Les États généraux de la presse débuteront donc début octobre. Lancé fin mai par Nicolas Sarkozy, le projet d'un «Grenelle de la presse écrite et audiovisuelle» vise à remédier à la situation d'un secteur économique «au bord du précipice économique», selon les termes du président de la République. Le rapport sur «les médias et le numérique» remis cette semaine au chef de l'État par Danièle Giazzi, secrétaire nationale UMP aux entreprises, a suscité ces derniers jours la crainte des organisations syndicales, et notamment du Syndicat national des journalistes (SNJ), majoritaire dans la profession. Ce rapport qui compte 34 recommandations préconise notamment d'assouplir fortement la législation sur la concentration dans les médias.

C'est Emmanuelle Mignon, déchargée de sa fonction de directrice du cabinet à l'Élysée, qui pilotera la coordination des travaux des états généraux. Cette énarque de 40 ans s'appuiera sur les services de la ministre de la Culture et de la Communication, Christine Albanel. L'objectif est que la ministre de la Culture puisse présenter un point des travaux lors du congrès de la presse, organisé par la Fédération nationale de la presse française (FNPF) et qui se tiendra à Lyon les 19, 20 et 21 novembre.

LE FIGARO. - Le rapport Giazzi soulève la crainte du SNJ-CGT qui met en garde contre un vent de «libéralisme» sur le monde des médias…
Christine ALBANEL. - Les états généraux voulus par Nicolas Sarkozy sont là pour apporter des solutions concrètes, efficaces et rapides à la fragilité de la presse écrite. En soixante ans, une centaine de quotidiens ont disparu, les ventes ne cessent de baisser, révélant la fragilité chronique du secteur. Or, les organes de presse doivent être rentables pour assurer leur pérennité, et ce n'est pas le cas pour tous. Les pouvoirs publics sont les garants du pluralisme de l'information et, malgré l'importance des aides directes versées à la presse française - 283 millions d'euros par an -, celle-ci reste fragile. Nous devons profiter de la réunion des états généraux pour nous interroger sur la meilleure utilisation de ces aides en vue de la modernisation et de la viabilité du secteur.

Le Syndicat général du Livre s'est élevé cette semaine contre le plan de modernisation des Nouvelles Messageries de la presse parisienne qui s'accompagne d'une réduction de 300 à 350 personnes. Qu'en pensez-vous ?
Une fois de plus, c'est totalement inadmissible et irresponsable. Il s'agit d'une initiative isolée d'une branche du Syndicat général du Livre, celle du livre et de la communication écrite (SGLCE-CGT). Cette grève est suicidaire pour l'ensemble du secteur, alors que le volet social du plan de modernisation des NMPP est très généreux : 62 millions d'euros pour 350 départs. L'État a par ailleurs réalisé un effort en 2008 en portant ses aides aux NMPP à 12 millions d'euros contre 8 millions en 2007. Je souhaite donc aujourd'hui que chacun prenne ses responsabilités. L'avenir ne peut être au statu quo.

Durant les états généraux, l'atelier sur le métier du journaliste se penchera sur la question des droits d'auteur. Comment traiter ce sujet sensible ?
Ce sujet est incontournable avec l'arrivée de la presse en ligne. Il s'agit de s'interroger sur les modalités d'utilisation des informations recueillies sur plusieurs supports à la fois papier et électronique. Les éditeurs veulent disposer des droits d'auteur sur tous les supports, alors que les journalistes veulent une rémunération pour chaque exploitation. Aujourd'hui, s'il existe des accords dans certaines entreprises, ils sont juridiquement fragiles. Les états généraux doivent permettre de s'entendre sur un cadre général qui sera posé par la loi. À charge ensuite aux partenaires sociaux, éditeurs et journalistes, de préciser les droits et obligations de chacun dans des accords collectifs ou individuels.

Les éditeurs de presse craignent de faire les frais de nouvelles règles de publicité à la télévision. En guise de compensations, certains souhaitent que l'État favorise les campagnes d'intérêt général dans la presse ?
Pourquoi pas ? Mais il faut faire attention avec le droit de la concurrence.

Comment pousser les jeunes à découvrir la presse ?
Pendant ces états généraux, je compte proposer aux éditeurs un abonnement gratuit à un quotidien pour les 800 000 jeunes qui font leur journée d'appel à la défense.

jeudi 18 septembre 2008

Un nouveau rédacteur en chef pour la TSR

Bernard Rappaz nommé rédacteur en chef de l'actualité

Actuel rédacteur en chef de tsr.ch, Bernard Rappaz est nommé rédacteur en chef de l'Actualité de la TSR. Il entrera en fonction le 1er janvier 2009, succédant à Christophe Chaudet, rédacteur en chef adjoint en charge de l'intérim. Ce dernier est nommé adjoint à la direction des programmes.

Dès janvier 2009, Bernard Rappaz pilotera l'Actualité de la TSR, un département élargi qui couvrira aussi bien l'info en continu sur le web et les nouveaux écrans, que les déclinaisons hebdomadaires de l'actualité, en passant par les différentes éditions du Journal à l'antenne. C'est dans ce cadre que les émissions Mise au Point et Infrarouge, actuellement rattachées au Département des Magazines, relèveront dès 2009 de celui de l'Actualité.

Pour la TSR, il s'agit d'une nouvelle étape dans son développement stratégique, qui permet de répondre aux mutations du paysage médiatique et aux changements d'habitudes de consommation des Romands, évolutions audiovisuelles dont Bernard Rappaz est, depuis plusieurs années, un des meilleurs connaisseurs.

Christophe Chaudet adjoint à la direction des programmes

Christophe Chaudet.

Christophe Chaudet.
© PAREL & TSR

Christophe Chaudet, rédacteur en chef adjoint d'Actu, assurant l'intérim depuis le départ d'André Crettenand pour TV5 Monde le 1er septembre dernier, occupera le poste d'adjoint de Gilles Pache, directeur des Programmes, soit de l'ensemble des émissions produites par la TSR dès janvier 2009. Christophe Chaudet restera impliqué au niveau éditorial des émissions d'information, tout en élargissant son champ d'action aux domaines du divertissement, du sport et de la culture. Il sera également en charge de projets et de dossiers concernant des questions organisationnelles et de ressources humaines liées au Programme.

Bernard Rappaz

Bernard Rappaz est né à Sierre le 25 septembre 1961. Il est marié et père de deux enfants. Après avoir obtenu le diplôme de l'Institut d'études sociales à Genève, il se tourne vers le journalisme. En 1984, il entre à l'Institut de Journalisme de l'Université de Fribourg avant d'entreprendre un stage à l'Hebdo, où il travaille jusqu'en 1992, principalement en tant que journaliste économique.

Bernard Rappaz a rejoint la TSR en 1992 afin de mettre sur pied une rubrique économique au sein du TJ, rubrique dont il assume la responsabilité de juin 1993 à juin 1997. De 1997 à 2001, il est correspondant de la TSR à Washington. Outre ses collaborations aux journaux télévisés, il réalise un Temps Présent qui obtient le Prix Média Idée Suisse.

Rédacteur en chef de TSR multimédia depuis 2001, il dirige l'équipe ayant mis en ligne successivement les portails tsrinfo.ch et tsrsport.ch, et qui a créé les magazines Nouvo et Géopolitis.

mercredi 17 septembre 2008

Le rapport GIAZZI: à lire avec attention !

Publié le 17/09/2008 à 15:53 Le Point.fr
Médias : à qui profite le rapport Giazzi ?
Emmanuel Berretta

Le rapport Giazzi sur "les médias et le numérique", que lepoint.fr vous propose en exclusivité , énumère 34 recommandations dont 13 sont présentées comme "incontournables" par son auteur. Danièle Giazzi a rencontré plus de 80 interlocuteurs (des patrons de presse aux syndicalistes en passant par les experts). Les lignes de force qui se dégagent de ses conclusions traduisent les revendications portées par différents types de lobbies. 1. Le lobby industriel Un mot résume leur revendication de longue date : dérégulation . De Martin Bouygues (TF1) à Arnaud Lagardère ( Paris Match , Europe 1, Elle , le JDD ...), en passant par Nicolas de Tavernost (M6), Jean-Paul Beaudecroux (NRJ)... tous revendiquent un allègement du carcan règlementaire. Danièle Giazzi a reçu le message 5 sur 5 et propose de faire sauter les seuils anti-concentration. C'est la recommandation 23. Martin Bouygues pourrait ainsi posséder 100 % de TF1 (au lieu de 49 % aujourd'hui), acquérir un groupe de radio (pourquoi pas NRJ ?) ainsi qu'un quotidien de dimension nationale ( Le Figaro l'intéressait il y a quelques années). En autorisant une telle concentration, Danièle Giazzi entend favoriser l'émergence de groupes puissants, capables, à partir d'une souche française solide, de se projeter dans la compétition mondiale. C'est aussi la volonté déjà exprimée de Nicolas Sarkozy. Mais quid du pluralisme des courants d'opinion, si tant de médias sont concentrés dans si peu de mains ? Danièle Giazzi estime que la liberté d'expression n'en serait pas menacée car Internet pallie les failles, tandis que l'Union européenne veille au respect de la concurrence... Jean-Paul Beaudecroux, le patron de NRJ, milite depuis des années pour que le seuil maximal des 150 millions d'auditeurs pour un opérateur soit relevé à 180 millions. Danièle Giazzi (recommandation 24) y est favorable. Le ministère de la culture n'est pas sur cette ligne. Ce faisant, Beaudecroux (qui possède NRJ, Chérie FM, Nostalgie et Rires et Chansons) pourrait ainsi reprendre ses emplettes et - pourquoi pas ? - racheter son grand concurrent : Skyrock. Ou bien faire son marché chez les radios dites "indépendantes" qui lui font de l'ombre sur le plan publicitaire. Arnaud Lagardère (Europe 1, Europe 2, Virgin) ne verrait pas non plus d'inconvénient à se déployer en avalant d'autres radios... 2. Le lobby des journalistes Danièle Giazzi a bien conscience qu'en libérant l'appétit des industriels des médias, le pluralisme risque de faire partie du banquet. Elle propose donc de préserver ce principe à valeur constitutionnelle en renforçant le statut du journaliste. En somme, posséder un média, ce n'est pas élever en batterie une armée de journalistes aux ordres... Mais comment ? Inscrire l'indépendance de la presse dans la Constitution. Nicolas Sarkozy vient de le faire lors de la réforme des institutions. Mais quelle en sera la traduction concrète dans la vie de tous les jours pour le journaliste de base ? Le rapport Giazzi propose de créer un observatoire du pluralisme dans la presse auprès du Premier ministre... C'est oublier que le Premier ministre est un acteur politique et qu'il n'a pas toujours intérêt à ce que la presse exerce ses investigations à ses dépens. En quoi ce comité théodule sera-t-il le véritable garant de l'indépendance ? Fausse piste, qui ne trompera aucune carte de presse. Plus sérieuse est la proposition consistant à inscrire les chartes déontologiques des journalistes dans leur convention collective (recommandation 6). C'est une revendication du Syndicat nationale des journalistes (SNJ). Danièle Giazzi y accède. Ces chartes seront-elles pour autant mieux respectées ? Seront-elles véritablement opposables aux patrons de presse ? Tout est souvent question de courage personnel, dans ces affaires... Accepter une pression d'en haut, c'est éviter la plupart du temps une punition professionnelle non dite (blocage du salaire et des carrières, placardisation progressive...). 3. La mise au pas de l'AFP Nicolas Sarkozy en veut à l'AFP, c'est un secret de polichinelle. L'agence France presse a eu le malheur de délivrer des informations erronées sur sa vie privée (à l'époque, on a maquillé tout cela derrière le paravent de la condamnation de Ségolène Royal, mais ce n'était pas le vrai motif du courroux présidentiel). Des voix à droite se sont alors élevées pour réclamer une "privatisation de l'AFP". Tout en écrivant que l'agence est "une institution prestigieuse dont la marque est une référence en matière d'information", Danièle Giazzi emprunte aussi ce chemin en proposant que l'AFP "ouvre son capital si nécessaire" afin de disposer de fonds propres. Ce qui agace prodigieusement le pouvoir, c'est que l'AFP, statutairement, n'appartient à personne, et qu'elle est gérée par un conseil essentiellement composé de patrons de presse (voir article précédent). Ce qui la rend très indépendante du pouvoir tout en vivant des deniers publics. 4. Le droit d'auteur des journalistes bousculé Danièle Giazzi se range clairement du côté du patronat : elle estime qu'un journaliste de presse écrite, en l'échange d'un salaire, devrait abandonner ses textes à son employeur qui pourrait ainsi les utiliser à sa guise sur tous les supports (papier, numérique, mobile). Elle concède que, contre une rémunération supplémentaire, le patron de presse pourrait également faire circuler les textes d'un titre à l'autre à l'intérieur de son groupe de presse. En somme, un journaliste qui écrit un article pour son quotidien verrait son texte réduit à quelques lignes pour le mobile et recomposé différemment pour le site Web. Puis, contre un petit supplément, son texte retravaillé pourrait figurer sur un autre titre du groupe, voire à l'étranger. En somme, quel est le statut d'un texte ? De la marchandise "saucissonnable" à volonté. Danièle Giazzi concède tout de même que le journaliste conserve le droit de refuser la cession du "contenu" à l'extérieur du groupe si le support ou le groupe acquéreur ne lui conviennent pas. 5. Où finira le rapport Giazzi ? Dans notre République, les rapports connaissent deux destinations : soit ils finissent au fond d'un tiroir ministériel, et c'est l'oubli ; soit ils deviennent des lois, des décrets et des arrêtés, en tout ou partie. Celui de Danièle Giazzi a l'avantage d'épouser les thèses défendues par Nicolas Sarkozy. Mais il n'a pas vraiment l'approbation de Christine Albanel, ministre de la Culture, qui s'est refusée à la recevoir... Danièle Giazzi n'a pu rencontrer que des conseillers de la ministre. Laquelle des deux femmes aura le plus d'influence auprès du Président ? C'est dans cette lutte de couloir que se joue la destinée du rapport...

jeudi 4 septembre 2008

France 2 décroche.TF1 colle des rustines

Audiences : les "rustines" américaines de TF1

Par Emmanuel Berretta-Le Point.fr du 04 09 2008


Catastrophe pour France 2 ! Depuis la fin des Jeux olympiques, la chaîne publique est à l'agonie et plonge à 15,6 % de part d'audience en moyenne (contre 18 % la saison dernière). M6 n'est pas en meilleur état à 9,7 % de part d'audience depuis le dimanche 24 août. Dans ce paysage, TF1 surnage presque miraculeusement à 29,3 %. Des scores qui rappellent quasiment son lustre d'antan. Qui aurait parié sur ce retour fulgurant de la première chaîne ? "Rien n'est perdu !", s'exclame un ancien dirigeant de la chaîne, qui est parti sans aigreur (chose assez rare pour être soulignée). Maintenant, soulevons le capot et voyons ce qui a fait, depuis onze jours, le renouveau (passager ?) du moteur TF1. La réponse tient en deux mots : Viva America ! Pour soigner sa rentrée, TF1 a pris des anabolisants venus d'outre-Atlantique : deux soirées Experts les 30 et 31 août, deux soirées Esprits criminels (les 27 août et 3 septembre). Sans parler des films made in USA (trois en une dizaine de jours). Au total, les prime time de TF1 atteignent un taux d'américanisation de 63,6 % contre 54,5 % sur M6, 27,2 % sur France 2 et seulement 9 % sur France 3 (et encore, il s'agissait de Mondovino , un documentaire exigeant). TF1, la plus américaine des chaînes françaises M6 ne peut s'accrocher qu'aux branches avec sa série NCIS , la seule qui lui permette de se mettre du baume sur les joues le 29 août en signant une journée à 13,1 % de part d'audience. Pour le reste, c'est le naufrage sous la ligne de flottaison des 10 % (objectif clamé par Nicolas de Tavernost), pas moins de 8 soirées sur 11. Mais attention, le label américain ne garantit pas le succès. M6 est la seule chaîne à programmer des séries américaines qui ne fonctionnent pas. Bide pour Medium le 28 août (8,4 %), gadin pour Smallville (5,6 %)... Le problème de France 2 réside notamment dans le retour des "mortelles" séries allemandes de l'après-midi en lieu et place des JO. Patrice Duhamel, le grand programmateur du service public, parle de "série européenne". Le Renard , Rex ... plombent la chaîne publique. Contrairement à TF1, les Américaines de France 2, Cold Case (15 % le 31 août) et Urgences (12,9 % le 29 août), montrent des signes d'essoufflement... Le feuilleton français Terre de lumière s'en tire bien mieux : 20,1 % sur les deux derniers épisodes (les 26 août et 2 septembre).

vendredi 25 juillet 2008

LAGARDERE: reprise du travail

Lagardère: les journalistes reprennent le travail sur les sites internet

Les journalistes des magazines du groupe Lagardère ont accepté de reprendre le travail sur les sites internet des différents titres en attendant la conclusion d'un accord définitif, selon un
communiqué de la direction publié jeudi et confirmé de source syndicale. Les journalistes des magazines de Lagardère, en particulier ceux de Paris-Match et du Journal du Dimanche, avaient cessé depuis le 19 juin de collaborer au site internet associé à leur journal respectif (www.parismatch.com et www.lejdd.fr), dans l'attente d'accords définissant les conditions de ces
collaborations."La direction générale de la presse magazine France et les organisations syndicales sont parvenues à un accord bi-media de transition pour ne pas freiner les contributions aux sites internet des magazines en matière de texte, photos, vidéos et sons et dans le souci de répondre aux interrogations des journalistes sur l'évolution de leur métier", indique un communiqué de Lagardère Active, le pôle médias du groupe.
La direction de Lagardère Active et les syndicats précisent que l'accord de transition restera en vigueur jusqu'au 30 septembre. Pendant cette période, les négociations se poursuivront en vue d'un accord définitif. Selon Lagardère Active, le futur accord devrait être fondé sur "le volontariat des journalistes" souhaitant collaborer aux sites, "avec l'accord des directeurs de rédaction" concernés.
AFP jpa/Mdf/df

mercredi 23 juillet 2008

Accord pour la distribution des journaux

Etat, presse et Poste parviennent à un accord sur le postage des journaux


L'Etat, la Poste et des représentants de la presse sont parvenus mercredi à un accord sur le prix du transport des journaux par la Poste, mais des éditeurs soulignent que l'augmentation des tarifs sera lourde pour le secteur.
L'accord tripartite couvre la période allant du 1er janvier 2009 au 31 décembre 2015, soit sept ans. La ministre de la Culture et de la Communication, Christine Albanel, s'est félicitée de cet accord "ambitieux" pour lequel toutes les parties ont "fait des efforts".
"Les éditeurs ont accepté une augmentation progressive des tarifs, la Poste s'est engagée à des efforts de productivité et l'Etat confirme ses engagements", a souligné la ministre.
Cet accord est l'aboutissement d'une mission sur la distribution de la presse par abonnement, confiée en janvier à Marc Schwartz, conseiller référendaire à la Cour des Comptes. Il succède à un précédent accord signé en juillet 2004.
Selon Marc Schwartz, "le principal, c'est que l'Etat confirme la mission de service public de transport postal de la presse, (...) ce qui n'allait pas de soi avec l'ouverture à la concurrence postale dès 2011".
L'Etat continuera de soutenir l'activité du transport de presse pour la Poste à hauteur de 242 millions jusqu'en 2011 pour parvenir à 180 millions en 2015. Cette activité est déficitaire pour la Poste à hauteur de 400 millions d'euros, rappelle Marc Schwartz.
"L'objectif est de faire disparaître ce déficit", explique-t-il.
Pour les éditeurs, l'augmentation des tarifs sera progressive sur sept ans. Pour la presse d'information politique et générale, l'augmentation sera par exemple de 2% en 2009 et de 4% en 2015. Au total entre 2009 et 2015, elle sera légèrement inférieure à 25%. Pour le reste de la presse, elle sera proche de 34% entre 2009 et 2015.
Le Syndicat de la presse magazine et d'information (SPMI, patronal) affirme dans un communiqué que la signature a été "une décision difficile" en raison "d'augmentations tarifaires hors du commun".
Pour le SPMI, "cette progression, d'un impact considérable sur leurs comptesd'exploitation s'inscrit dans un contexte économique particulièrement tendu, et alors que l'élasticité au prix du produit presse interdit toute répercussion sur les prix de vente".
Ce syndicat attend dorénavant "une amélioration des services de la Poste", selon sa présidente, Anne-Marie Couderc. Il espère notamment que les journaux non-urgent seront distribués plus rapidement, à J+3 et non plus J+4.
Pour le Syndicat professionnel de la presse magazine et d'opinion (SPPMO), les hausses tarifaires "extrêmement lourdes (...) fragiliseront un peu plus de nombreux titres", affirme le syndicat dans un communiqué.
"C'est le lecteur qui en pâtira, qu'il s'agisse du prix des publications ou de la réduction de leur pagination", ajoute le SPPMO.
De son côté, François Morel, président du Syndicat de la presse quotidienne nationale (SPQN) souligne que l'accord a été "difficile à obtenir" et que "les éditeurs ont eu parfois beaucoup de mal avec leur propre famille".
"Au départ, il était question d'une augmentation tarifaire pour les quotidiens nationaux de l'ordre de 40% (soit presque deux fois plus que ce que l'accord prévoit finalement, ndlr)", a-t-il indiqué à l'AFP, estimant que l'accord était finalement "équilibré". Il se félicite que l'accord "sécurise l'intervention de l'Etat" dans le secteur. Par ailleurs, tous les acteurs attendent beaucoup du portage à domicile, qui sera lui abordé lors des états généraux de la presse à l'automne.
AFP ctx/da/cb

Coulommiers: 1ère ville à passer au tout numérique

Plan pour le passage à la télévision tout numérique fin juillet

Le secrétaire d'Etat au développement de l'économie numérique, Eric Besson, a indiqué mardi qu'il présenterait le 31 juillet au Premier ministre un plan d'action pour le passage à la télévision
tout numérique en France. M. Besson a signé mardi à Coulommiers une convention de partenariat avec cette ville qui sera la première à passer de l'analogique au tout numérique pour la réception de la télévision dès novembre avec un arrêt de l'analogique prévu en février 2009.Neuf communes voisines ont signé des conventions identiques représentant avec Coulommiers un total de 20.000 à 25.000 personnes.Le secrétaire d'Etat a précisé qu'un "schéma national dit de basculement
sera arrêté par le Premier ministre" d'ici à la fin de l'été.Le schéma détaillera la campagne d'information nationale dans les médias qui sera mise en oeuvre par France Télé Numérique, groupe d'intérêt public qui rassemble l'Etat et les grandes chaînes nationales pour accompagner les télespectateurs dans le passage au tout numérique.
Cette campagne se déroulera à la fois au niveau national et local par le biais notamment de la mise en place d'un site internet d'information et d'un centre d'appels. D'autres mesures sont inscrites dans ce plan allant de la formation des sociétés de service effectuant la mise à niveau technique des installations des immeubles collectifs à un mécanisme d'aide aux plus démunis qui recevront sous conditions, "une aide financière afin de couvrir les frais d'achat d'un
adaptateur de TNT". Enfin Eric Besson a demandé au Conseil supérieur de l'audiovisuel "de
publier le calendrier d'extension de la TNT d'ici la fin de l'année" afin que les Français puissent savoir "quand et comment" ils auront accès à la télévision numérique terrestre. Le passage de l'analogique au tout numérique doit se faire d'ici au 30 novembre 2011, date fixée par la loi pour la fin de la diffusion analogique. Deux zones géographiques ont été retenues pour 2009 mais leur nom n'a pas encore été dévoilé.
AFP da/Mdf/ei

La Provence: Didier PILLET à la tête de toutes les rédactions du groupe

Départ à la Provence: le PDG prend la direction de toutes les rédactions du
groupe


Le PDG de La Provence, Didier Pillet, a annoncé mercredi le départ de plusieurs responsables de la rédaction et indiqué à l'AFP qu'il prenait lui-même "la direction de toutes les rédactions" du groupe régional La Provence (Groupe Hersant Médias ).
Le directeur de la rédaction, Hedi Dahmani, récemment arrivé de la presse people, quitte le journal. Il a été "mis fin à sa période d'essai qui s'achevait fin juillet", a indiqué M. Pillet. Il a précisé qu'il confirmait Jean-Michel Amiel dans ses fonctions de rédacteur en chef des pages générales du quotidien La Provence (172.385 exemplaires) et du site internet laprovence.com (150.000 visites quotidiennes, selon lui).Philippe Minard, directeur des éditions régionales, a demandé à être démis de ses fonctions, ce qui a été accepté. Jean-Michel Marcoul le remplace en tant que rédacteur en chef des éditions régionales, a indiqué
le PDG. Guilhem Ricavy, du gratuit Marseille plus, devient "responsable" de Marseille l'Hebdo. "Il est chargé de présenter d'ici à la fin de l'été" un projet d'évolution de cet hebdomadaire du groupe. Patrick Coulomp est pour sa part nommé "responsable" de Marseille plus.M. Pillet a indiqué que cette réorganisation visait à donner "plus de clarté et d'efficacité" dans la mise en oeuvre du projet d'organisation du journal, adopté "à l'unanimité" par le comité d'entreprise le 19 juin. Ce projet prévoit une augmentation des effectifs et une pérennisation des emplois précaire. Il a indiqué que pour la rédaction sportive, le projet allait se matérialiser dès le 9 août avec la publication dans le quotidien de trois cahiers sports par semaine (lundi, samedi, dimanche) au lieu d'un.
AFP ca/ez/sh

mardi 22 juillet 2008

L'AFP avait raison.....

Le Conseil supérieur de l'AFP "rejette" une plainte de l'UMP
ATTENTION - REVOICI avec coquille corrigée au dernier paragraphe ///

Le Conseil supérieur de l'AFP a rejeté la plainte formulée contre l'Agence par l'un des porte-parole de l'UMP Frédéric Lefebvre, qui lui reprochait de ne pas avoir traité des communiqués de son parti sur la condamnation de Ségolène Royal, a-t-on appris lundi.
"La plainte de M. Lefebvre est rejetée", indique le président du Conseil supérieur de l'Agence, Jean-Pierre Leclerc, dans un courrier daté du 18 juillet et adressé à M. Lefebvre et au PDG de l'AFP, Pierre Louette.Dans une lettre adressée à M. Louette le 1er mai, M. Lefebvre estimait que,
par deux fois, l'UMP avait été "confrontée à une obstruction volontaire" de l'AFP concernant des communiqués du parti relatifs à la condamnation de l'ancienne candidate PS à la présidentielle. "Il appartient à l'Agence France-Presse, qui n'est soumise à aucune obligation statutaire de retranscription systématique des +communiqués+ des partis politiques dont elle est destinataire, de déterminer, parmi ceux-ci, ceux dont le contenu mérite d'être partiellement ou intégralement repris par le biais d'une ou de plusieurs dépêches et ceux qui n'apportent aucun élément susceptible de justifier une telle diffusion, à la condition expresse que ce choix ne porte
aucunement atteinte à l'exactitude et à l'objectivité de l'information dispensée", souligne le Conseil.
Dans ces conditions, poursuit le Conseil, "M. Lefebvre n'est pas fondé à soutenir que, par les faits en cause, l'Agence France-Presse aurait méconnu les obligations fondamentales énoncées à l'article 2 de la loi du 10 janvier 1957 portant statut" de l'AFP.
Le Conseil supérieur de l'AFP avait entendu le 8 juillet les observations de -notamment- MM. Lefebvre, Louette et Denis Hiault, directeur de l'information de l'Agence.
Le Conseil supérieur de l'AFP a pour mission de "veiller aux obligations fondamentales" de l'Agence qui sont l'indépendance vis-à-vis de tout "groupement idéologique, politique ou économique", la fourniture "de façon régulière et sans interruption, d'une information exacte, impartiale et digne de confiance" et le maintien d'un "réseau d'établissements lui conférant le caractère d'un organisme d'information à rayonnement mondial". Il compte huit membres: un membre du Conseil d'Etat, un magistrat de la Cour de cassation, deux représentants des directeurs des entreprises éditrices de quotidiens, un journaliste, un représentant de l'audiovisuel public et deux personnalités ayant représenté la France à l'étranger. L'AFP travaille depuis des mois à la mise en place d'un système de médiation, afin notamment d'expliquer ses méthodes et règles éditoriales en s'inspirant de modèles existants dans de grands médias tout en prenant en compte les spécificités de l'Agence, fournisseur des médias plus souvent qu'en contact
direct avec le public.
AFP heg-ms/na

La réaction de Frédéric Lefebvre et de l'UMP:
Direction de la Communication
Service de presse


COMMUNIQUÉ DE PRESSE

L’UMP prend acte de la décision du Conseil Supérieur de l’AFP dont elle a eu connaissance par un appel téléphonique de l’AFP précédant la dépêche de 17h06.

Nous attendons désormais de voir si les aménagements promis par l’AFP dont elle fait état dans la dépêche et qu’elle a évoqués devant le Conseil supérieur le 8 juillet dernier - notamment la mise en place d’un médiateur pour répondre aux dysfonctionnements en son sein - se concrétiseront effectivement dans les semaines qui viennent. Dans le cas contraire, l’UMP étudiera toutes les voies de recours et par ailleurs se réserve légitimement la possibilité de saisir à nouveau le Conseil supérieur de l’AFP sur le défaut de traitement pendant 48h des réactions de l’UMP sur la présentation du Livre blanc sur la Défense.

Frédéric LEFEBVRE

Dominique PAILLE
Porte-paroles

TV5:nouveau Directeur de l'information

André Crettenand : Nouveau directeur de l'information de TV5Monde

André Crettenand est nommé directeur de l'information de TV5Monde en remplacement de Frédérick Boulay qui est nommé à la tête de la direction des programmes de la chaîne francophone.
Agé de 50 ans, André Crettenand est actuellement rédacteur en chef de l'actualité à la TSR.Il prendra ses nouvelles fonctions le 1er septembre.

lundi 21 juillet 2008

Christine ALBANEL:Le PDG de Radio France "certainement" nommé par l'éxécutif

Le Président de Radio France va "certainement" être nommé par l'exécutif

La ministre de la Culture Christine Albanel a déclaré, vendredi sur France Inter, que le président de Radio France serait "certainement" nommé à l'avenir par l'exécutif, comme celui de France
Télévisions. "Suite à la réforme constitutionnelle, il va y avoir la définition de toute une série de fonctions qui relèveront du même mode de nomination", a-t-elle dit. Le chef de l'Etat a proposé que le président de France Télévisions soit à l'avenir nommé par le gouvernement avec contrôle du parlement et du CSA (Conseil Supérieur de l'Audiovisuel).Priée de dire si le président de Radio France serait nommé "de la même façon que le président de France Télévisions", elle a répondu: "certainement. Le président de Radio France, comme celui de France Télévisions, est
actuellement nommé par le CSA.
Au ministère, on précise que la ministre "a exprimé un point de vue de bon sens qui est de dire qu'à partir du moment où on modifie les conditions de nomination du président de France Télévisions, il y aurait une certaine logique à ce qu'on le fasse aussi pour le président de Radio France".
La loi sur l'audivisuel public que Mme Albanel souhaite présenter début septembre au Conseil des ministres pour un passage mi-octobre devant le Parlement, devrait "très, très probablement" comporter un article modifiant les conditions de nomination du président de Radio France, selon la même source.
"Je souhaite clairement que Patrick de Carolis continue sa mission" jusqu'à la fin de son mandat en 2010, a également déclaré la ministre qui a dit s'associer au soutien manifesté par le Conseil d'administration de France Télévisions au président du groupe.
AFP sd/Mdf/phi

vendredi 18 juillet 2008

P.DE CAROLIS : PUBLIC/PRIVE EN CONCURRENCE

Carolis plaide pour un service public en concurrence avec le privé

Le président de France Télévisions, Patrick de Carolis, a plaidé jeudi pour un service public audiovisuel qui n'ait pas pour unique vocation de répondre à la demande non couverte par le privé, ce qui le condamnerait à une "austérité ennuyeuse"."Les services publics n'ont pas pour vocation de répondre uniquement à la demande qui n'est pas couverte par le secteur privé", a-t-il estimé à
l'ouverture d'un colloque à Strasbourg sur les médias de service public à l'ère
numérique. Selon lui, il faut éviter une "télévision à deux vitesses" avec "d'un côté,
les paillettes du secteur commercial et de l'autre, l'austérité un peu ennuyeuse
du service public".
Patrick de Carolis s'était déjà élevé récemment contre les critiques de Nicolas Sarkozy qui avait jugé les programmes de France Télévisions trop semblables à ceux des chaînes privées.De nombreux participants au colloque, parmi lesquels le président du BBC Trust, l'organe de surveillance de la radio-télévision publique britannique Sir Michael Lyons, et celui du Conseil supérieur de l'audiovisuel, Michel Boyon, ont appelé la Commission européenne à faire preuve de "souplesse" et de "pragmatisme" dans sa révision des réglementations applicables aux services
publics de radiodiffusion en Europe, actuellement à l'étude.
La Commissaire européenne à la Concurrence, Neelie Kroes, a rappelé que Bruxelles était très attaché à encadrer "les aides d'Etat dans des limites équitables" de façon à éviter qu'elles ne donnent lieu à des surcompensations qui pourraient financer des activités commerciales des opérateurs publics. Il existe actuellement dans l'UE une grande variété de modèles de
financement de l'audiovisuel public. Certains sont, comme en Grande-Bretagne,
entièrement basés sur la redevance. D'autres, en Allemagne notamment, offrent un
accès restreint aux ressources publicitaires.
"Quel que soit le modèle choisi, il est essentiel que chaque service public puisse autofinancer son propre développement" et que "la notion de service public ne (soit) pas automatiquement liée à la gratuité", a souligné Patrick de Carolis.
Il est ainsi normal que certains services numériques comme la vidéo téléchargeable à la demande soient payants, dans le respect des règles commerciales, a-t-il estimé.
En tout état de cause, "rien ne serait pire qu'un service public auquel on interdirait le marché des services (numériques) au motif qu'il bénéficie de financements publics", a conclu le président de France Télévisions.
AFP yo/tj/ez/DS

EST REPUBLICAIN:NOUVEAU D.G.

Jean-Claude Bonnaud nommé directeur général adjoint de l'Est Républicain

Jean-Claude Bonnaud, directeur général du quotidien les Dernières nouvelles d'Alsace (DNA), a été nommé directeur général adjoint du journal l'Est républicain (ER, diffusé à 197.674 exemplaires), a annoncé mardi le groupe Ebra, qui contrôle les deux quotidiens.
Tout en gardant ses fonctions aux DNA (183.187 exemplaires), il remplace à l'ER Antoine Rousteau qui a "quitté le groupe" depuis "mardi soir ou mercredi matin".

Né en 1958, Jean-Claude Bonnaud avait été débauché en août 2007 du groupe Sud-Ouest, dont il était le président du directoire. Il avait été auparavant secrétaire général de la Charente libre (groupe Sud-Ouest) en 2001, puis son directeur général à partir de 2003.M. Bonnaud, qui a commencé sa carrière à la rédaction sportive de la République du Centre-Ouest à Tours, avait travaillé entre 1989 et 2001 à l'ER.
Il en avait été nommé rédacteur en chef adjoint en 2000, avant de rejoindre la
Charente libre.
Sa nomination survient à l'occasion d'un "remaniement des directions générales du pôle Est du groupe" de presse Ebra (Est-Bourgogne-Rhône-Alpes), dont le président Gérard Lignac garde la présidence des quotidiens DNA et ER.
Le directeur général d'Ebra Gérard Colin conserve ses fonctions de vice-PDG de l'ER et vice-PDG délégué des DNA. Le directeur général adjoint des DNA, Francis Hirn, reste également en fonction.
Bertrand Bommelaer, secrétaire général de l'ER, est quant à lui nommé secrétaire général d'Ebra. Serge Ferreira, directeur des ressources humaines de l'ER et d'Ebra, devient en sus directeur opérationnel de l'ER.
Le Crédit Mutuel a pris fin juin le contrôle d'Ebra, premier groupe de presse quotidienne régionale de France. Celui-ci compte huit quotidiens, 1,1 million de journaux vendus dans 23 départements de l'Est et du Sud-Est et 3 à 4 millions de lecteurs.
AFP jf/tj/cho/DS

AUTO PLUS: CE QU'EN PENSE RACHIDA DATI

Affaire Auto Plus-Renault: Dati "très attachée à la liberté" de la presse

La ministre de la Justice Rachida Dati s'est dite jeudi à Toulouse "très attachée à la liberté d'expression" et "de la presse en particulier", à la suite de la mise en examen d'un journaliste du magazine Auto Plus après une plainte de Renault pour espionnage industriel. Mme Dati, qui participait à l'ouverture des travaux d'une réunion des acteurs et partenaires européens de la coopération judiciaire, a rappelé qu'elle avait fait "adopter en première lecture à l'Assemblée nationale l'engagement du Président de la République d'inscrire dans la loi de 1881" le principe de la protection des sources.
"Ce texte comporte quatre avancées majeures", a-t-elle déclaré avant de citer celles-ci.
"D'abord, le journaliste ne sera plus obligé de révéler ses sources à tous les stades de la procédure", a-t-elle poursuivi en notant qu'aujourd'hui un journaliste "ne peut taire ses sources uniquement que quand il est entendu comme témoin devant un juge d'instruction".Rachida Dati a fait remarquer qu'en matière de perquisitions ou de saisies, les "garanties nouvelles" sont "nettement supérieures à celles qui sont accordées aux avocats".
Selon elle, le magistrat devra motiver sa décision, "dire pourquoi on vient
perquisitionner, ce qu'on souhaite perquisitionner et ce qu'on souhaite
saisir".
"Le journaliste, c'est encore une avancée majeure, pourra s'opposer à la
saisie d'un élément, ce peut être un dossier, une pièce, un ordinateur en disant
j'oppose la protection des sources", a-t-il poursuivi. Bruno Thomas, journaliste d'Auto Plus poursuivi dans le cadre de l'information pour espionnage industriel sur plainte de Renault, a été mis en examen jeudi pour cinq chefs dont "recel d'abus de confiance" et "révélation du secret de fabrique".
AFP gr/jmt/pta/

jeudi 17 juillet 2008

France Télévisions et l'UE

France Télévisions: l'UE surveille les plans de financement de Paris

Bruxelles a autorisé jeudi une nouvelle injection de capital de l'Etat français de 150 millions d'euros dans France Télévisions, sans se prononcer sur les modes de financement proposés par Paris
pour compenser la suppression de la publicité sur les chaînes publiques. La Commission a estimé que cette injection de capital, destinée à compenser en 2008 la perte de revenus publicitaires qu'a entraînée l'annonce de la suppression à terme de la publicité, était "justifiée, au regard des coûts nets qu'entraînent les missions particulières au service public, compte tenu de l'engagement des autorités françaises quant au contrôle des fonds".
La baisse des recettes consécutive à l'annonce de la disparition de la publicité à terme "a fragilisé l'équilibre financier de France Télévisions à court terme", explique la Commission. Gardienne des traités en matière de concurrence, la Commission rappelle que dans le domaine de l'audiovisuel public, elle "tient compte de la prérogative qu'ont les Etats de décider des moyens adéquats de financement des obligations de service public, dès lors qu'il n'y a pas de surcompensation qui pourrait financer des activités commerciales de l'opérateur.
Mais cette liberté laissée au gouvernement ne signifie pas que la Commission ne suit pas de près les nouveaux moyens de financement proposés pour compenser la suppression de la publicité sur les chaînes publiques après 20H00 dès le 1er Janvier 2009, en attendant sa suppression totale fin 2011.
"Je suis avec intérêt les évolutions sur le marché audiovisuel en France et les initiatives visant à recentrer et renforcer France Télévisions dans des missions de service public auxquelles les citoyens français et européens, tout comme la Commission, sont naturellement attachés", a déclaré la commissaire à la Concurrence .Les nouvelles mesures de financement, quand elles seront précisées, "devront être notifiées et examinées par la Commission", rappelle-t-elle.
Les recettes publicitaires et celles du parrainage de France Télévisions se sont élevées à 823 millions d'euros en 2007. Le manque à gagner doit être compensé par une taxe sur les opérateurs de téléphonie mobile, internet, et une contribution des chaînes privées.
AFP cat/abd/ai

Les journalistes et la justice

Les journalistes mis en examen ou condamnés pour violation du secret de l'instruction

PARIS, 17 juil 2008 (AFP) - Plusieurs journalistes ont été mis en examen ces
dix dernières années pour violation du secret de l'instruction :

19 fév 1998 : Philippe Brunet-Lecomte, rédacteur en chef de Lyon-Mag, et
Lionel Favrot, journaliste, condamnés respectivement à 5.000 et 3.000 francs
d'amende avec sursis pour la publication, en octobre 1997, d'un procès-verbal
d'audition de Michel Noir dans l'affaire dite "des comptes suisses" de Pierre
Botton.

2 juil 1998 : Gilles Millet, collaborateur de l'Evénement du Jeudi et de
France 3, pour la détention d'une copie de procès-verbal d'enquête sur les
milieux séparatistes corses après l'assassinat du préfet Erignac. Il est
condamné en octobre 2003 à 1.000 euros d'amende avec sursis.

6 sept 1998 : le journaliste de Nice-Matin Claude Ardid, soupçonné d'avoir
dévoilé, grâce à un magistrat, une affaire de pots-de-vin dans l'attribution du
marché des cantines scolaires de Toulon. Ils est relaxé en novembre 2006.

21 déc 1999 : Hubert Levet, pigiste, et Eric Dadier, directeur de la
rédaction du quotidien économique l'Agefi, pour avoir publié en septembre, deux
jours avant leur annonce officielle, les résultats du groupe Aerospatiale Matra.
Le titre avait perdu 6,10 % dans la journée. Ils sont relaxés en février 2002.

18 oct 2000 : Arnaud Hamelin, pour avoir filmé les confessions de
Jean-Claude Méry, financier occulte du RPR. Il obtient un non-lieu.

13 oct 2005 : cinq journalistes de L'Equipe et du Point pour des articles
sur l'affaire de dopage concernant l'équipe cycliste Cofidis.

17 nov 2005 : Roberto Cristofoli, journaliste au Parisien, soupçonné d'avoir
obtenu d'un policier la remise de matériel permettant d'écouter les fréquences
de la police.

13 déc 2006 : Denis Robert, pour avoir eu en mains les listings de l'affaire
Clearstream.

7 déc 2007 : Guillaume Dasquié, pour avoir eu en mains des notes de la DGSE
"confidentiel défense" dans une affaire de terrorisme.

17 juil 2008 : Bruno Thomas, d'Auto Plus, pour la publication de photos
inédites d'une future voiture.

doc-or/mmr/epe/sd

EUROPE1:LAURENT GUIMIER A LA TETE DE LA REDACTION

Laurent Guimier nommé directeur de la rédaction d'Europe 1

PARIS, 17 juil 2008 (AFP) - Laurent Guimier, directeur de la rédaction du
Figaro.fr, a été nommé directeur de la rédaction d'Europe 1 (groupe Lagardère)
en remplacement de Benoît Duquesne, a annoncé jeudi la radio dans un
communiqué.
Agé de 37 ans, Laurent Guimier a débuté sa carrière de reporter à Europe 1
en 1994, successivement aux informations générales, au service politique et au
service société, avant d'être nommé en 2003 correspondant permanent de la région
Bordeaux-Aquitaine. En 2005, il est devenu rédacteur en chef de la matinale de
la radio.
Depuis octobre 2006, il était directeur de la rédaction du Figaro.fr.
Remercié "pour divergences sur la stratégie", Benoît Duquesne, 51 ans, avait
été engagé à Europe 1 en août 2007 par Jean-Pierre Elkabbach, qui a présidé la
station jusqu'à son remplacement par Alexandre Bompard en juin.
Mdf/da/pta/

Journaliste d'Auto-Plus mis en en examen:il est urgent de légiférer

Le journaliste d'Auto Plus mis en examen:
Il est URGENT de légiférer

Notre confrère d'Auto Plus poursuivi dans le cadre de l'information pour espionnage industriel sur plainte de Renault, vient d'être mis en examen notamment pour "recel d'abus de confiance" et "révélation du secret de fabrique", à l'issue d'une garde à vue de 48 heures.


Le SPC-CGC apporte tout son soutien à ce journaliste et demande que la protection des sources soit réellement une priorité dans notre pays.Il y va de la liberté d'informer et donc,de toute notre démocratie.

Nicolas Sarkozy:La presse est une industrie stratégique

Nicolas Sarkozy: "la presse est une industrie stratégique"

Nicolas Sarkozy affirme, dans une interview au Monde daté de jeudi, que "la presse est une industrie stratégique qui mérite d'être développée" au même titre que les autres secteurs économiques. Interrogé sur ses interventions dans le secteur de la presse qui par nature
est "un contre-pouvoir", le chef de l'Etat dit contester "l'idée d'un contre-pouvoir".

"Les médias sont un pouvoir qui ne vit pas seulement dans la confrontation. Le président de la République n'est pas illégitime à développer la filière nucléaire française. Il n'est pas illégitime à sauver la sidérurgie française. Il n'est pas davantage illégitime à vouloir favoriser l'émergence de groupes de communications forts", explique-t-il. Pour lui, "la presse est un secteur économique, une industrie stratégique qui mérite d'être développée au même titre que la santé, les transports,
l'environnement".
M. Sarkozy juge encore que "le problème de la France, c'est que nous n'avons pas de groupes de communication français de dimension internationale". "N'est-ce pas de la responsabilité du président de la République que d'essayer de construire un modèle économique qui permettra à de grands groupes français d'être indépendants?", s'interroge-t-il.
Quant à sa proposition d'une nomination du patron de France Télévisions par
le chef de l'Etat, Nicolas Sarkozy estime qu'elle n'est "pas anormale". Il n'est "pas anormal que le président de la République nomme le président d'une entreprise propriété de l'Etat à 100%. Avec deux verrous: un avis conforme du CSA et celui des commissions du Parlement. Où est le trouble?", déclare le chef de l'Etat. "Il faut bien que quelqu'un propose un nom", ajoute-t-il. Le 25 juin, lors de la présentation de ses projets pour l'avenir de l'audiovisuel public sans publicité, Nicolas Sarkozy avait indiquer vouloir une nomination du PDG de France Télévisions "par l'exécutif, après avis conforme du CSA, sous réserve qu'une majorité qualifiée de parlementaires n'y fasse pas obstacle".
AFP Mdf-fmp/da/abx

mardi 15 juillet 2008

JRI en CDD sur France2 : peuvent-ils faire grève?

A France2, peut-on faire grève quand on est en CDD?

Par Chloé Leprince Rue89 14/07/2008 18H58

Un précaire peut-il faire grève? Pas plus à France2 qu'ailleurs, semble-t-il, si l'on en croit le témoignage de deux journalistes reporters d'image (les JRI, qui tournent les sujets). Ils se sont heurtés, tout le week-end, à leur hiérarchie. Interviewés par Rue89, tous deux ont préféré conserver l'anonymat. Pas tant aux yeux de la direction de la chaîne publique, qui n'aura pas grand mal à les reconnaître, mais plutôt parce que, pigistes, ils travaillent aussi ailleurs.
Or A., comme B., refusent de participer à ce qu'on appelle les "bureaux d'été". En clair: des unités de tournage itinérantes qui couvrent l'actualité de "la France des vacances". A. qui a signé, lundi 7 juillet, un CDD de trois semaines, entend se solidariser avec le mouvement de grève du service des JRI, qui proteste contre la suppression des preneurs de son dans ces équipes.
"La polyqualification, c'est aussi une manière de valoriser les gens"
Depuis près de sept ans, France 2 tente en effet de "désanctuariser" la présence systématique de preneurs de son en tournage. A trois reprises au moins, ces dernières années, un bras de fer s'est entamé entre la direction et le service des preneurs de son. Les JRI, solidaires, refusent d'assurer systématiquement la prise de son en reportage
Jointe lundi par téléphone, Arlette Chabot, directrice de l'information, faisait valoir "une nécessité d'évoluer":
"Le métier doit évoluer à France 2, comme il a évolué dans toutes les autres télévisions. Nous n'avons plus les moyens de faire partir cinq personnes à chaque fois en mission.
"Nous avons fait une offre très intéressante aux preneurs de son en leur proposant de faire aussi du montage. La polyqualification, c'est aussi une manière de valoriser les gens et de les payer plus."
Pourtant, la grogne n'a pas molli, et les JRI ont maintenu leur préavis de prève. Ce lundi, la totalité des 7 JRI en CDI inscrits au planning faisaient bien grève. Certains des 8 pigistes ou CDD qui assuraient la journée auraient voulu leur emboîter le pas.
"On ne va pas embaucher des gens pour qu'ils fassent grève"
C'est le cas de A. et B., nos deux JRI anonymes, par ailleurs non syndiqués. Mais, vendredi soir, A. a été convoqué à la direction de l'information. Il affirme qu'Arlette Chabot l'aurait suggéré de "faire une croix sur son avenir à la 2" s'il faisait grève. Avant de promettre de casser son contrat s'il n'obtempérait pas:
"J'ai maintenu ma position et assuré que je ne me désolidariserais pas des JRI statutaires qui, eux, sont en grève."
Une démarche inacceptable, aux yeux d'Arlette Chabot:
"Je veux bien croire qu'il ait reçu des pressions pour faire grève mais dans aucune entreprise, une personne recrutée en CDD pour remplacer ceux qui sont en vacances ne peut se permettre de dicter ses conditions. On ne va pas embaucher des gens pour qu'ils fassent grève pendant trois semaines!"
Cassera-t-elle les contrats en cours? A., qui est en CDD depuis la semaine dernière et faisait bien grève lundi 14 juillet, n'est en effet pas seul dans ce cas. Il y a aussi B., qui devait commencer aujourd'hui un contrat de cinq semaines. Gréviste dès son premier jour, lui n'a pas été convoqué par la direction mais joint par téléphone, vendredi soir:
"Personnellement, je sais faire du son et j'en fais ailleurs quand je travaille sur d'autres chaînes ou dans des agences.
"Mais la pige est alors majorée. Or, quand je travaille à France 2, je touche 125 euros bruts... contre 240 euros bruts en agence. Si le métier doit peut-être évoluer, alors faisons une vraie négociation salariale, sans chantage à la suppressions des piges!"
"Une direction qui s'en prend aux précaires révèle sa faiblesse."
La SDJ, qui a placardé dans les locaux de France 2
ce courrier que Rue89 s'est procuré, parle quant à elle de 'tentative d'intimidation" et dénonce "deux poids-deux mesures" aux frais des pigistes et CDD: "Une direction qui s'en prend aux précaires révèle sa faiblesse."
Contacté par Rue89, Philippe Luzzi, chef du service (une quarantaine de JRI statutaires et un pool de 45 pigistes), reconnait, guère à l'aise, la tension qui entoure cette passe d'armes mais voulait temporiser, lundi, en fin d'après-midi:
"Les menaces ponctuelles ont sans doute été violentes. Mais les choses semblent se calmer et je pense pouvoir dire que les contrats ne seront pas cassés."
Dans les locaux de France 2, certains racontent que Philippe Luzzi et Roger Motte, le rédacteur en chef responsable des JRI, auraient mis leur démission dans la balance pour que leurs journalistes en CDD ne fassent pas les frais d'un rapport de forces qui couvait depuis longtemps.