Affaire Auto Plus-Renault: Dati "très attachée à la liberté" de la presse
La ministre de la Justice Rachida Dati s'est dite jeudi à Toulouse "très attachée à la liberté d'expression" et "de la presse en particulier", à la suite de la mise en examen d'un journaliste du magazine Auto Plus après une plainte de Renault pour espionnage industriel. Mme Dati, qui participait à l'ouverture des travaux d'une réunion des acteurs et partenaires européens de la coopération judiciaire, a rappelé qu'elle avait fait "adopter en première lecture à l'Assemblée nationale l'engagement du Président de la République d'inscrire dans la loi de 1881" le principe de la protection des sources.
"Ce texte comporte quatre avancées majeures", a-t-elle déclaré avant de citer celles-ci.
"D'abord, le journaliste ne sera plus obligé de révéler ses sources à tous les stades de la procédure", a-t-elle poursuivi en notant qu'aujourd'hui un journaliste "ne peut taire ses sources uniquement que quand il est entendu comme témoin devant un juge d'instruction".Rachida Dati a fait remarquer qu'en matière de perquisitions ou de saisies, les "garanties nouvelles" sont "nettement supérieures à celles qui sont accordées aux avocats".
Selon elle, le magistrat devra motiver sa décision, "dire pourquoi on vient
perquisitionner, ce qu'on souhaite perquisitionner et ce qu'on souhaite
saisir".
"Le journaliste, c'est encore une avancée majeure, pourra s'opposer à la
saisie d'un élément, ce peut être un dossier, une pièce, un ordinateur en disant
j'oppose la protection des sources", a-t-il poursuivi. Bruno Thomas, journaliste d'Auto Plus poursuivi dans le cadre de l'information pour espionnage industriel sur plainte de Renault, a été mis en examen jeudi pour cinq chefs dont "recel d'abus de confiance" et "révélation du secret de fabrique".
AFP gr/jmt/pta/