Exclusif : Bernard Van Craeynest pourrait quitter la présidence de la CFE-CGC
Le comité réclame, à trente-sept voix pour, six contre et une abstention, la suspension immédiate de son mandat. Il lui reproche de mener la négociation d’une éventuelle fusion avec l’Union nationale des syndicats autonomes (Unsa) « de manière autoritaire, sans transparence, dans la précipitation, et sans qu’aucun débat de fond avec la base n’ait eu lieu » explique-t-on en interne.
Cela faisait déjà quelques mois que la révolte grondait dans les rangs du syndicat. Certaines fédérations, notamment celle de la métallurgie (dont est issu Bernard Van Crayenest), réclament l’abandon pur et simple du projet. Elles estiment que la CGC, qui représente historiquement des cadres du privé, « perdrait son identité » en se rapprochant de l’Unsa, essentiellement implantée dans la fonction publique. Dans certaines branches, comme la chimie, les relations entre les deux syndicats sont très tendues.
Les tenants de la fusion, dont Bernard Van Craeynest, avancent quant à eux que le rapprochement permettrait d’augmenter l’audience du syndicat qui en résulterait. Une stratégie qui, même si l’argument n’est pas officiellement avancé, n’est pas sans rapport avec la réforme de la représentativité syndicale, votée au printemps dernier. Les petites organisations, comme la CGC, pourraient en effet ne pas y survivre.
Pour pouvoir participer aux négociations nationales, elles devront désormais rassembler au moins 10 % des voix aux élections professionnelles dans les entreprises et 8 % au niveau national et dans les branches. Or, avec respectivement 150 000 et 360 000 adhérents, la CGC et l’Unsa risquent fort de ne pas décrocher le nombre de voix nécessaire…
Cela n’aura donc empêché pas le comité directeur de la CGC de voter la suspension immédiate du mandat de Bernard Van Craeynest. Si ce dernier quitte ses fonctions, le comité directeur assurerait alors l’intérim dans l’attente d’une élection anticipée.