dimanche 28 septembre 2008

ETATS GENERAUX DE LA PRESSE

Les Etats Généraux de la Presse ,que la CGC a été le premier syndicat à demander en Septembre 2007, seront ouverts officiellement à l'Elysée,le 2 Octobre à 11h00 par le Président de la République.
Gageons qu'ils soient fructueux .

jeudi 25 septembre 2008

lettre ouverte à Danièle Giazzi


Respect de la diversité et du pluralisme syndical : lettre ouverte du SPC.CFE-CGC,SJ-CFTC et SJ-FO à Danièle GIAZZI



Paris, le 25 septembre 2008

Lettre ouverte à Madame Danièle Giazzi
Secrétaire nationale de l’UMP

Madame,

Nous avons pris connaissance de votre rapport concernant le développement du numérique dans les entreprises de média et les propositions d’accompagnement destinées à faciliter cette mutation. Votre rapport pose la question de la régulation juridique et économique d’un vaste secteur, conjointement à l’offre de programmes et à la diversité de l’information. Votre étude nous a donc interpellés.

En revanche, nous sommes surpris par l’absence d’audition de plusieurs représentants de syndicats salariés qui participent pourtant à des «courants d’expression socio-culturels » relevant du pluralisme nécessaire.

Sur les 83 personnes auditionnées en effet, on trouve parmi les personnels salariés journalistes ou apparentés: 7 représentants SNJ, 2 CFDT, 1 SNJ/CGT, 1 Filpac / CGT, et 2 représentants associatifs.

En tant que représentants CGC, FO et CFTC, nos analyses et prises de position ne participent-telles pas de la diversité de la presse, et donc du pluralisme que vous affirmez vouloir défendre ?

Nous ne pouvons accepter une telle présentation qui méconnaît la réalité des choses et le combat de nos organisations syndicales, soucieuses de promouvoir une vraie diversité dans les médias. En outre, vous n'ignorez pas que la Loi du 4 mai 2004 sur la formation professionnelle a rendu obligatoire la création d'observatoires prospectifs des métiers et des qualifications au sein des organismes paritaires collecteurs agréés (Opca) de la presse (Médiafor) et de l'audiovisuel (Afdass) au sein desquels des représentants des syndicats d'employeurs et de salariés travaillent en concertation et avec une légitime représentativité sur ces sujets.

Voilà pourquoi nous vous demandons un rendez-vous afin de compléter votre information sur un sujet particulièrement sensible puisqu’il touche à l’avenir de la presse tous médias confondus.

Dans l’attente de votre réponse, nous vous prions de croire, Madame la secrétaire nationale,
à nos salutations distinguées.


Agnès Hillemand Benoît Moyen Gilles Pouzin
Présidente SPC-CGC Secrétaire général SJ-FO Secrétaire général SJ-CFTC

Copie : Monsieur Nicolas Sarkozy, Président de la République, Palais de l’Elysée 55, rue du Faubourg-Saint-Honoré 75008 Paris.
Madame Christine Albanel, Ministre de la Culture et de la Communication.
Madame Emmanuelle Mignon, Conseillère auprès du Président de la République

bruit de couloirs:4 personnalités nommées sous peu par Emmanuelle Mignon pour les Etats généraux de la presse



Quatre personnalités incontestables devraient être nommées sous peu par Emmanuelle Mignon pour conduire les travaux des Etats généraux de la presse:

Arnaud de Puyfontaine, ancien président d'Emap et de Mondadori France et ancien président de l'Association pour la promotion de la presse magazine (APPM), pour les aspects économiques et industriels de la presse.
Bruno Patino, nouveau directeur général de France Culture et ancien vice-président du directoire du groupe Le Monde, ex-président du Monde Interactif et de Télérama, pour le numérique.
Bruno Frappat, président du directoire du groupe Bayard Presse, pour les métiers du journalisme.
François Dufour, fondateur du groupe Play Bac Presse qui édite les journaux pour enfants Le Petit Quotidien, Mon Quotidien et L'Actu, pour les aspects presse et société.

mercredi 24 septembre 2008

Francetélévisions:l'UMP réclame un audit indépendant

l'UMP réclame un audit indépendant pour Francetélévisions
Nous reproduisons ici le communiqué qui nous est parvenu ce matin

Service de presse de l'UMP
Paris, le 24 septembre 2008


COMMUNIQUÉ DE PRESSE


France Télévisions renonce à ses tarifs « Horizon » et revient à un mode de tarification en adéquation avec les usages et demandes du marché. Ce mode de tarification aujourd’hui abandonné est la cause principale de la baisse des revenus publicitaires de France télévisions qui sera sans doute supérieure à 20% en 2008.
Dès la première semaine de janvier 2008, et avant même l’annonce de l’arrêt de la publicité par le Président de la République, cette baisse de 20% était constatée (source TNS/YACAST), et la suite de l’exercice 2008 n’a fait que confirmer cette réalité. Ce choix stratégique fait par France Télévisions a contraint l’Etat à combler financièrement ce manque avant même que les modalités de la réforme ne soient finalisées et que ne soit débutée sa mise en œuvre.
Le gouvernent prépare un plan de sauvetage financier du service public, et au-delà, souhaite lui apporter les moyens qui lui permettront, dans un paysage audiovisuel en pleine mutation, de garantir au travers d’une grille de programmes innovante, la diversité de la création et de l’information.
Pour mener à bien cette mission, j’appelle de mes vœux le déclenchement par la direction de l'entreprise d’un audit indépendant de France Télévisions. Alors que la volonté est de faire une société unique, cet audit aidera à la décision. Il sera aussi l'assurance que les nouveaux financements permettent de sanctuariser la création, gage de la diversité, et l'information, gage du pluralisme. Ce n’est, que confronté à des éléments chiffrés et à des analyses objectives, réalisés par un tiers qui disposera du recul nécessaire, qu’il sera possible d'arbitrer les bonnes décisions pour réaliser cette indispensable mutation au plus grand bénéfice des téléspectateurs.

Frédéric LEFEBVRE
Porte-parole
Secrétaire national à l'économie

mardi 23 septembre 2008

Francetélévisions ne veut pas fâcher le Chef de l'Etat!!!!

Francetélévisions tenterait de ne pas froisser le Président de la République:nouveau!

Le CRAN, le Conseil représentatif des associations noires, a décidé de ne pas décerner de prix littéraires lors des Trophées des Arts afro-caribéens qui seront décernés ce mardi 23 septembre. A l’origine de la décision : la pression des organisateurs de l’événement pour exclure de la sélection un livre intitulé L’Afrique répond à Sarkozy : contre le discours de Dakar, de Boubacar Boris Diop (éditions Philippe Rey). Le Cran affirme que France Télévision qui doit retransmettre la remise des prix début octobre s’est opposé à ce qu’un ouvrage ouvertement anti-Sarko puisse être primé, sous peine de non-diffusion. Étonnant, non ?

info Bakchich-23/09/2008

LE SYNDICAT DU LIVRE :UNE VERRUE ,SELON ALAIN MINC

Alain Minc : le syndicat du Livre, "la verrue" de la presse

Le syndicat du Livre est "la verrue qui explique l'état calamiteux" de la presse, a affirmé mardi Alain Minc, ancien président du Conseil de surveillance du Monde, qui souhaite que les états généraux de la presse aident à "mettre à bas" son monopole.Les états généraux de la presse sont "une bonne chose si ça peut contribuer à aider les titres qui ont des problèmes de diffusion, aider à mettre à bas le monopole du syndicat du Livre qui a été la verrue qui explique l'état calamiteux
où est la presse française depuis 40 ans", a déclaré Alain Minc sur France Inter. "Il faudra bien faire un jour avec le syndicat du Livre ce qu'un excellent secrétaire d'Etat à la Marine socialiste, M. Le Drian, a fait aux dockers: on a racheté leurs privilèges et on a eu à nouveau des ports", a-t-il ajouté. Alain Minc, qui a quitté le groupe Le Monde en février, a assuré que les états généraux de la presse, annoncés par le président de la République et qui doivent démarrer en octobre, n'étaient "pas spécialement" une de ses idées.
Le Syndicat général du livre et de la communication écrite CGT (SGLCE-CGT) aux sein des NMPP multiplie depuis plusieurs mois les actions et les grèves contre un plan de la direction, baptisé "Défi 2010". Il a empêché la parution de la plupart des quotidiens nationaux mardi dernier.
AFP ctx/ber/phi

lundi 22 septembre 2008

AUDIOVISUEL:NOUVEAU DELAI POUR LE PROJET DE LOI

Projet de loi sur l'audiovisuel: examen en conseil des ministres repoussé

L'examen en conseil des ministres du projet de loi sur l'audiovisuel public, prévu pour le 8 octobre, a été repoussé, a-t-on appris lundi auprès du ministère de la Culture et de la Communication.
"On est plutôt aujourd'hui sur la date du 15 (octobre, NDLR) mais rien n'est figé dans le marbre", a-t-on indiqué, rappelant que l'ordre du jour d'un conseil des ministres était en général connu la veille. "Le texte de loi doit être complété, il y a des petites retouches à faire sur la forme", a-t-on précisé au ministère. Interrogé sur l'avenir de Patrick de Carolis à la tête de France Télévisions, le ministère a répondu que "sur le fond, le texte prévoit que l'ensemble des administrateurs resteront à leur poste jusqu'à la fin de leur mandat".Le texte doit d'abord être transmis, concomitamment, au Conseil d'Etat et au Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), et cela devrait avoir lieu cette
semaine, selon le ministère. Le Conseil d'Etat doit attendre que le CSA rende son avis pour donner le sien. Il faut en général compter trois semaines entre l'envoi du texte au Conseil d'Etat et son examen en conseil des ministres.
AFP le 22 /09/08 fmp/da/cb

samedi 20 septembre 2008

La presse écrite,les Etats Généraux:interview de Christine Albanel

«L'avenir de la presse écrite n'est pas au statu quo»

Propos recueillis parMarie-Laetitia Bonavita
19/09/2008 | Mise à jour : 20:49 |

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Christine Albanel : «Les pouvoirs publics sont les garants du pluralisme de l'information.»
Christine Albanel : «Les pouvoirs publics sont les garants du pluralisme de l'information.» Crédits photo : Le Figaro

INTERVIEW - Christine Albanel, la ministre de la Culture et de la Communication, revient sur les enjeux du «Grenelle de la presse» annoncé par Nicolas Sarkozy.

Les États généraux de la presse débuteront donc début octobre. Lancé fin mai par Nicolas Sarkozy, le projet d'un «Grenelle de la presse écrite et audiovisuelle» vise à remédier à la situation d'un secteur économique «au bord du précipice économique», selon les termes du président de la République. Le rapport sur «les médias et le numérique» remis cette semaine au chef de l'État par Danièle Giazzi, secrétaire nationale UMP aux entreprises, a suscité ces derniers jours la crainte des organisations syndicales, et notamment du Syndicat national des journalistes (SNJ), majoritaire dans la profession. Ce rapport qui compte 34 recommandations préconise notamment d'assouplir fortement la législation sur la concentration dans les médias.

C'est Emmanuelle Mignon, déchargée de sa fonction de directrice du cabinet à l'Élysée, qui pilotera la coordination des travaux des états généraux. Cette énarque de 40 ans s'appuiera sur les services de la ministre de la Culture et de la Communication, Christine Albanel. L'objectif est que la ministre de la Culture puisse présenter un point des travaux lors du congrès de la presse, organisé par la Fédération nationale de la presse française (FNPF) et qui se tiendra à Lyon les 19, 20 et 21 novembre.

LE FIGARO. - Le rapport Giazzi soulève la crainte du SNJ-CGT qui met en garde contre un vent de «libéralisme» sur le monde des médias…
Christine ALBANEL. - Les états généraux voulus par Nicolas Sarkozy sont là pour apporter des solutions concrètes, efficaces et rapides à la fragilité de la presse écrite. En soixante ans, une centaine de quotidiens ont disparu, les ventes ne cessent de baisser, révélant la fragilité chronique du secteur. Or, les organes de presse doivent être rentables pour assurer leur pérennité, et ce n'est pas le cas pour tous. Les pouvoirs publics sont les garants du pluralisme de l'information et, malgré l'importance des aides directes versées à la presse française - 283 millions d'euros par an -, celle-ci reste fragile. Nous devons profiter de la réunion des états généraux pour nous interroger sur la meilleure utilisation de ces aides en vue de la modernisation et de la viabilité du secteur.

Le Syndicat général du Livre s'est élevé cette semaine contre le plan de modernisation des Nouvelles Messageries de la presse parisienne qui s'accompagne d'une réduction de 300 à 350 personnes. Qu'en pensez-vous ?
Une fois de plus, c'est totalement inadmissible et irresponsable. Il s'agit d'une initiative isolée d'une branche du Syndicat général du Livre, celle du livre et de la communication écrite (SGLCE-CGT). Cette grève est suicidaire pour l'ensemble du secteur, alors que le volet social du plan de modernisation des NMPP est très généreux : 62 millions d'euros pour 350 départs. L'État a par ailleurs réalisé un effort en 2008 en portant ses aides aux NMPP à 12 millions d'euros contre 8 millions en 2007. Je souhaite donc aujourd'hui que chacun prenne ses responsabilités. L'avenir ne peut être au statu quo.

Durant les états généraux, l'atelier sur le métier du journaliste se penchera sur la question des droits d'auteur. Comment traiter ce sujet sensible ?
Ce sujet est incontournable avec l'arrivée de la presse en ligne. Il s'agit de s'interroger sur les modalités d'utilisation des informations recueillies sur plusieurs supports à la fois papier et électronique. Les éditeurs veulent disposer des droits d'auteur sur tous les supports, alors que les journalistes veulent une rémunération pour chaque exploitation. Aujourd'hui, s'il existe des accords dans certaines entreprises, ils sont juridiquement fragiles. Les états généraux doivent permettre de s'entendre sur un cadre général qui sera posé par la loi. À charge ensuite aux partenaires sociaux, éditeurs et journalistes, de préciser les droits et obligations de chacun dans des accords collectifs ou individuels.

Les éditeurs de presse craignent de faire les frais de nouvelles règles de publicité à la télévision. En guise de compensations, certains souhaitent que l'État favorise les campagnes d'intérêt général dans la presse ?
Pourquoi pas ? Mais il faut faire attention avec le droit de la concurrence.

Comment pousser les jeunes à découvrir la presse ?
Pendant ces états généraux, je compte proposer aux éditeurs un abonnement gratuit à un quotidien pour les 800 000 jeunes qui font leur journée d'appel à la défense.

jeudi 18 septembre 2008

Un nouveau rédacteur en chef pour la TSR

Bernard Rappaz nommé rédacteur en chef de l'actualité

Actuel rédacteur en chef de tsr.ch, Bernard Rappaz est nommé rédacteur en chef de l'Actualité de la TSR. Il entrera en fonction le 1er janvier 2009, succédant à Christophe Chaudet, rédacteur en chef adjoint en charge de l'intérim. Ce dernier est nommé adjoint à la direction des programmes.

Dès janvier 2009, Bernard Rappaz pilotera l'Actualité de la TSR, un département élargi qui couvrira aussi bien l'info en continu sur le web et les nouveaux écrans, que les déclinaisons hebdomadaires de l'actualité, en passant par les différentes éditions du Journal à l'antenne. C'est dans ce cadre que les émissions Mise au Point et Infrarouge, actuellement rattachées au Département des Magazines, relèveront dès 2009 de celui de l'Actualité.

Pour la TSR, il s'agit d'une nouvelle étape dans son développement stratégique, qui permet de répondre aux mutations du paysage médiatique et aux changements d'habitudes de consommation des Romands, évolutions audiovisuelles dont Bernard Rappaz est, depuis plusieurs années, un des meilleurs connaisseurs.

Christophe Chaudet adjoint à la direction des programmes

Christophe Chaudet.

Christophe Chaudet.
© PAREL & TSR

Christophe Chaudet, rédacteur en chef adjoint d'Actu, assurant l'intérim depuis le départ d'André Crettenand pour TV5 Monde le 1er septembre dernier, occupera le poste d'adjoint de Gilles Pache, directeur des Programmes, soit de l'ensemble des émissions produites par la TSR dès janvier 2009. Christophe Chaudet restera impliqué au niveau éditorial des émissions d'information, tout en élargissant son champ d'action aux domaines du divertissement, du sport et de la culture. Il sera également en charge de projets et de dossiers concernant des questions organisationnelles et de ressources humaines liées au Programme.

Bernard Rappaz

Bernard Rappaz est né à Sierre le 25 septembre 1961. Il est marié et père de deux enfants. Après avoir obtenu le diplôme de l'Institut d'études sociales à Genève, il se tourne vers le journalisme. En 1984, il entre à l'Institut de Journalisme de l'Université de Fribourg avant d'entreprendre un stage à l'Hebdo, où il travaille jusqu'en 1992, principalement en tant que journaliste économique.

Bernard Rappaz a rejoint la TSR en 1992 afin de mettre sur pied une rubrique économique au sein du TJ, rubrique dont il assume la responsabilité de juin 1993 à juin 1997. De 1997 à 2001, il est correspondant de la TSR à Washington. Outre ses collaborations aux journaux télévisés, il réalise un Temps Présent qui obtient le Prix Média Idée Suisse.

Rédacteur en chef de TSR multimédia depuis 2001, il dirige l'équipe ayant mis en ligne successivement les portails tsrinfo.ch et tsrsport.ch, et qui a créé les magazines Nouvo et Géopolitis.

mercredi 17 septembre 2008

Le rapport GIAZZI: à lire avec attention !

Publié le 17/09/2008 à 15:53 Le Point.fr
Médias : à qui profite le rapport Giazzi ?
Emmanuel Berretta

Le rapport Giazzi sur "les médias et le numérique", que lepoint.fr vous propose en exclusivité , énumère 34 recommandations dont 13 sont présentées comme "incontournables" par son auteur. Danièle Giazzi a rencontré plus de 80 interlocuteurs (des patrons de presse aux syndicalistes en passant par les experts). Les lignes de force qui se dégagent de ses conclusions traduisent les revendications portées par différents types de lobbies. 1. Le lobby industriel Un mot résume leur revendication de longue date : dérégulation . De Martin Bouygues (TF1) à Arnaud Lagardère ( Paris Match , Europe 1, Elle , le JDD ...), en passant par Nicolas de Tavernost (M6), Jean-Paul Beaudecroux (NRJ)... tous revendiquent un allègement du carcan règlementaire. Danièle Giazzi a reçu le message 5 sur 5 et propose de faire sauter les seuils anti-concentration. C'est la recommandation 23. Martin Bouygues pourrait ainsi posséder 100 % de TF1 (au lieu de 49 % aujourd'hui), acquérir un groupe de radio (pourquoi pas NRJ ?) ainsi qu'un quotidien de dimension nationale ( Le Figaro l'intéressait il y a quelques années). En autorisant une telle concentration, Danièle Giazzi entend favoriser l'émergence de groupes puissants, capables, à partir d'une souche française solide, de se projeter dans la compétition mondiale. C'est aussi la volonté déjà exprimée de Nicolas Sarkozy. Mais quid du pluralisme des courants d'opinion, si tant de médias sont concentrés dans si peu de mains ? Danièle Giazzi estime que la liberté d'expression n'en serait pas menacée car Internet pallie les failles, tandis que l'Union européenne veille au respect de la concurrence... Jean-Paul Beaudecroux, le patron de NRJ, milite depuis des années pour que le seuil maximal des 150 millions d'auditeurs pour un opérateur soit relevé à 180 millions. Danièle Giazzi (recommandation 24) y est favorable. Le ministère de la culture n'est pas sur cette ligne. Ce faisant, Beaudecroux (qui possède NRJ, Chérie FM, Nostalgie et Rires et Chansons) pourrait ainsi reprendre ses emplettes et - pourquoi pas ? - racheter son grand concurrent : Skyrock. Ou bien faire son marché chez les radios dites "indépendantes" qui lui font de l'ombre sur le plan publicitaire. Arnaud Lagardère (Europe 1, Europe 2, Virgin) ne verrait pas non plus d'inconvénient à se déployer en avalant d'autres radios... 2. Le lobby des journalistes Danièle Giazzi a bien conscience qu'en libérant l'appétit des industriels des médias, le pluralisme risque de faire partie du banquet. Elle propose donc de préserver ce principe à valeur constitutionnelle en renforçant le statut du journaliste. En somme, posséder un média, ce n'est pas élever en batterie une armée de journalistes aux ordres... Mais comment ? Inscrire l'indépendance de la presse dans la Constitution. Nicolas Sarkozy vient de le faire lors de la réforme des institutions. Mais quelle en sera la traduction concrète dans la vie de tous les jours pour le journaliste de base ? Le rapport Giazzi propose de créer un observatoire du pluralisme dans la presse auprès du Premier ministre... C'est oublier que le Premier ministre est un acteur politique et qu'il n'a pas toujours intérêt à ce que la presse exerce ses investigations à ses dépens. En quoi ce comité théodule sera-t-il le véritable garant de l'indépendance ? Fausse piste, qui ne trompera aucune carte de presse. Plus sérieuse est la proposition consistant à inscrire les chartes déontologiques des journalistes dans leur convention collective (recommandation 6). C'est une revendication du Syndicat nationale des journalistes (SNJ). Danièle Giazzi y accède. Ces chartes seront-elles pour autant mieux respectées ? Seront-elles véritablement opposables aux patrons de presse ? Tout est souvent question de courage personnel, dans ces affaires... Accepter une pression d'en haut, c'est éviter la plupart du temps une punition professionnelle non dite (blocage du salaire et des carrières, placardisation progressive...). 3. La mise au pas de l'AFP Nicolas Sarkozy en veut à l'AFP, c'est un secret de polichinelle. L'agence France presse a eu le malheur de délivrer des informations erronées sur sa vie privée (à l'époque, on a maquillé tout cela derrière le paravent de la condamnation de Ségolène Royal, mais ce n'était pas le vrai motif du courroux présidentiel). Des voix à droite se sont alors élevées pour réclamer une "privatisation de l'AFP". Tout en écrivant que l'agence est "une institution prestigieuse dont la marque est une référence en matière d'information", Danièle Giazzi emprunte aussi ce chemin en proposant que l'AFP "ouvre son capital si nécessaire" afin de disposer de fonds propres. Ce qui agace prodigieusement le pouvoir, c'est que l'AFP, statutairement, n'appartient à personne, et qu'elle est gérée par un conseil essentiellement composé de patrons de presse (voir article précédent). Ce qui la rend très indépendante du pouvoir tout en vivant des deniers publics. 4. Le droit d'auteur des journalistes bousculé Danièle Giazzi se range clairement du côté du patronat : elle estime qu'un journaliste de presse écrite, en l'échange d'un salaire, devrait abandonner ses textes à son employeur qui pourrait ainsi les utiliser à sa guise sur tous les supports (papier, numérique, mobile). Elle concède que, contre une rémunération supplémentaire, le patron de presse pourrait également faire circuler les textes d'un titre à l'autre à l'intérieur de son groupe de presse. En somme, un journaliste qui écrit un article pour son quotidien verrait son texte réduit à quelques lignes pour le mobile et recomposé différemment pour le site Web. Puis, contre un petit supplément, son texte retravaillé pourrait figurer sur un autre titre du groupe, voire à l'étranger. En somme, quel est le statut d'un texte ? De la marchandise "saucissonnable" à volonté. Danièle Giazzi concède tout de même que le journaliste conserve le droit de refuser la cession du "contenu" à l'extérieur du groupe si le support ou le groupe acquéreur ne lui conviennent pas. 5. Où finira le rapport Giazzi ? Dans notre République, les rapports connaissent deux destinations : soit ils finissent au fond d'un tiroir ministériel, et c'est l'oubli ; soit ils deviennent des lois, des décrets et des arrêtés, en tout ou partie. Celui de Danièle Giazzi a l'avantage d'épouser les thèses défendues par Nicolas Sarkozy. Mais il n'a pas vraiment l'approbation de Christine Albanel, ministre de la Culture, qui s'est refusée à la recevoir... Danièle Giazzi n'a pu rencontrer que des conseillers de la ministre. Laquelle des deux femmes aura le plus d'influence auprès du Président ? C'est dans cette lutte de couloir que se joue la destinée du rapport...

jeudi 4 septembre 2008

France 2 décroche.TF1 colle des rustines

Audiences : les "rustines" américaines de TF1

Par Emmanuel Berretta-Le Point.fr du 04 09 2008


Catastrophe pour France 2 ! Depuis la fin des Jeux olympiques, la chaîne publique est à l'agonie et plonge à 15,6 % de part d'audience en moyenne (contre 18 % la saison dernière). M6 n'est pas en meilleur état à 9,7 % de part d'audience depuis le dimanche 24 août. Dans ce paysage, TF1 surnage presque miraculeusement à 29,3 %. Des scores qui rappellent quasiment son lustre d'antan. Qui aurait parié sur ce retour fulgurant de la première chaîne ? "Rien n'est perdu !", s'exclame un ancien dirigeant de la chaîne, qui est parti sans aigreur (chose assez rare pour être soulignée). Maintenant, soulevons le capot et voyons ce qui a fait, depuis onze jours, le renouveau (passager ?) du moteur TF1. La réponse tient en deux mots : Viva America ! Pour soigner sa rentrée, TF1 a pris des anabolisants venus d'outre-Atlantique : deux soirées Experts les 30 et 31 août, deux soirées Esprits criminels (les 27 août et 3 septembre). Sans parler des films made in USA (trois en une dizaine de jours). Au total, les prime time de TF1 atteignent un taux d'américanisation de 63,6 % contre 54,5 % sur M6, 27,2 % sur France 2 et seulement 9 % sur France 3 (et encore, il s'agissait de Mondovino , un documentaire exigeant). TF1, la plus américaine des chaînes françaises M6 ne peut s'accrocher qu'aux branches avec sa série NCIS , la seule qui lui permette de se mettre du baume sur les joues le 29 août en signant une journée à 13,1 % de part d'audience. Pour le reste, c'est le naufrage sous la ligne de flottaison des 10 % (objectif clamé par Nicolas de Tavernost), pas moins de 8 soirées sur 11. Mais attention, le label américain ne garantit pas le succès. M6 est la seule chaîne à programmer des séries américaines qui ne fonctionnent pas. Bide pour Medium le 28 août (8,4 %), gadin pour Smallville (5,6 %)... Le problème de France 2 réside notamment dans le retour des "mortelles" séries allemandes de l'après-midi en lieu et place des JO. Patrice Duhamel, le grand programmateur du service public, parle de "série européenne". Le Renard , Rex ... plombent la chaîne publique. Contrairement à TF1, les Américaines de France 2, Cold Case (15 % le 31 août) et Urgences (12,9 % le 29 août), montrent des signes d'essoufflement... Le feuilleton français Terre de lumière s'en tire bien mieux : 20,1 % sur les deux derniers épisodes (les 26 août et 2 septembre).